Le 1er magistrat de la commune de Annaba a été maintes fois interpellé par une vingtaine de ses justiciables des bâtiments 13 et 14 de la cité Zaâfrania. Ces citoyens, tous des chefs de famille, appréhendaient de voir un terrain jouxtant leur demeure respective et destiné aux servitudes se transformer en lot de terrain à bâtir. Ils croyaient fermement que le président de leur Assemblée populaire communale allait intervenir, les rassurer, et faire en sorte que tout projet de construction sur ce terrain ne se réalise pas. Cette certitude était d'autant bien ancrée dans leur esprit que le terrain en question, une propriété privée, était inscrit comme étant destiné aux servitudes sur Plan d'occupation du sol (POS) de la commune et du Plan directeur d'architecture et d'urbanisme (PDAU). Ce qui n'a pas été le cas. On ne sait sur quelle base les services techniques de la commune, sans tenir compte du POS, PDAU ou tout autre norme de construction, ont accordé aux 3 propriétaires du lopin de terrain un permis de construire. Cette affaire a rapidement fait le tour de la commune. Elle fait actuellement la une des discussions des cadres de la wilaya. L'on s'étonne que le 1er magistrat de la commune se permette de piétiner des dispositions légales liées à la sauvegarde de l'environnement et à l'intérêt de la population dont il a la charge de gérer le quotidien. Dans les chaumières, l'on ne parle que de cette affaire. C'est pratiquement le fait du jour que l'on ne cesse de discuter. L'affaire portée à la connaissance du wali a mis en émoi toute la population, tant et si bien qu'il y avait beaucoup de monde lors de l'audience de justice au tribunal de Annaba. Elle a été mise en délibéré avec une décision prévue pour le 27 de ce mois de janvier. Elle fait suite à une plainte déposée par les habitants victimes de ce qu'ils ont estimé être un abus d'autorité du maire. « La première fois, après nous avoir écouté, le maire a ordonné la suspension des travaux que les 3 constructeurs avaient entamé sur le terrain litigieux. Nous avons tous les documents qui attestent que ce dernier est destiné aux servitudes. Nous avons en notre possession une expertise. Il y est clairement mentionné qu'il n'est pas constructible et que le permis de construire a été délivré sans étude préalable », affirment, à qui veut les entendre, ces habitants.