« Non, les rapports d'activité des secteurs examinés en conseil de l'exécutif ne peuvent être médiatisés ! ». Sortie de la bouche d'un haut responsable de la wilaya, le secrétaire général en l'occurrence, cette phrase résume, à elle seule, l'état d'esprit qui règne au niveau de l'administration préfectorale. La rétention de l'information, en particulier celle traitant de secteurs accusant des retards inexpliqués, a certes de quoi incommoder bon nombre de hauts fonctionnaires mais pas au point de la dissimuler, à défaut de l'enjoliver. Car, depuis quelques temps, les données et chiffres produits lors des conseils bimensuels de l'exécutif ne sont assimilables que par ceux qui les fabriquent. Et encore ! Ces chiffres muets qui défilent à une vitesse vertigineuse sur un data show qui ne sert finalement que de décor, permettent rarement d'analyser et de décrypter les actions menées par l'Etat dans le cadre des différents plans de développement initiés par le président de la République. D'autant plus que rares sont les directeurs de l'exécutif qui se donnent la peine d'appuyer leurs interventions en mettant à la disposition des représentants des différents médias une documentation aussi pratique qu'indispensable. Résultat : le risque de répercuter des informations incomplètes, voire erronées est grand. C'est peut-être pour cette raison que beaucoup de professionnels des médias préfèrent ignorer ce rendez-vous bimensuel. Ils esquivent, pour ainsi dire, une véritable gymnastique cérébrale qui parfois dure presque une demi-journée et qui, en fin de compte, se révèle totalement improductif. Dans tout cela, c'est l'opinion publique qui est dépossédée d'un droit chèrement acquis : le droit à l'information. L'administration, cette entité cloisonnée, peu communicative et assez déphasée par rapport aux exigences de l'information, continue ainsi à considérer la rétention de l'information comme un instrument de pouvoir...et de gestion des carrières de ceux qui la peuple.