Cette démission était prévisible du fait que le maire de cette localité située à 60 km au sud-est de Djelfa n'a presque jamais connu de répit face à une contestation constante de ses paires qui ont tenté, en vain, à plusieurs reprises, un retrait de confiance. Au moment où le mandat électif est finissant, ce P/APC, souvent « protégé », a décidé de son propre chef de rendre le tablier sans crier gare. En conformité avec l'article 54 du code de la commune, sa démission a été acceptée par l'assemblée et entérinée par la tutelle administrative. Pour la petite histoire, le maire n'est autre que celui dont la commune a été partie prenante dans le conflit des limites administratives géographiques qui a opposé en juin 2006 les Ouled Yahia Bensalem de Djelfa aux Harazlia de Laghouat. Par ailleurs, cela faisait déjà longtemps que la région n'a pas connu le moindre mouvement de protestation. Hier, l'exception à cette règle a été brisée par la population de Dar Chioukh qui a entamé en masse une contestation pour dénoncer la liste des 60 bénéficiaires de logements sur un quota théorique de 120 unités à allouer. A l'heure où nous mettons sous presse, ils sont plus d'une centaine de citoyens mécontents sur un total de 3500 demandeurs à s'être regroupés devant le siège de la daïra, obstruant carrément l'accès au service public et ôtant les listes d'attribution affichées la veille par l'administration. Notons que cette réaction risque de susciter l'émulation dans d'autres circonscriptions, notamment Djelfa où, selon certaines sources, un dangereux conflit social d'envergure peut éclater d'un moment à l'autre. Il sera difficile de le contenir, car plus de 20 000 demandeurs de logement social sont en attente.