L'importance des places publiques n'a jamais figuré sur la liste des priorités urbainu ou urbanistiques de Souk Ahras qui n'en a connu que deux, et qui remontent à l'époque coloniale. Celle des Martyrs est d'ailleurs un parfait exemple d'un lieu devenu, par un concours de circonstances, insupportable à cause du vrombissement des véhicules de transport en commun stationnés en surnombre dans cet endroit déjà exigu et en mal d'aération. Les dizaines de familles qui habitent les immeubles jouxtant les rues principales, se plaignent souvent de la poussière et de l'odeur des carburants brûlés, dégagés par les moteurs de ces mêmes véhicules. Le mouvement des bus et fourgons desservant la ligne Place des Martyrs cité des 1700 Logements, provoque un vacarme assourdissant et rend vulnérables les enfants et les personnes âgées. Une première tentative du déplacement de l'arrêt de ces fourgons vers le lieu dit « El Bascoula », distant de quelques dizaines de mètres de cette place publique, a été refusée par les transporteurs. Chaque jour apporte son lot de misères pour cet endroit vital, censé être un lieu où l'on se rencontre pour siroter un café, et où les familles osaient autrefois flâner, en quête d'un bol d'air. L'odeur de musc a disparu à la faveur des émanations nauséabondes d'une pissotière grandeur nature, improvisée par des marginaux et autres noctambules. Un terrain vague sans aucun espace vert fait fonction d'aire de jeux, et un carré en bitume reconnu comme terrain de proximité pour les jeunes mordus du football. Plusieurs citoyens ont déjà déménagé vers des quartiers de la périphérie de la ville.