En tournée depuis jeudi dans trois wilayas de l'ouest du pays, c'est à partir d'Oran que le président du Front National Algérien (FNA), M Moussa Touati, a dressé un réquisitoire contre les hauts fonctionnaires du pays et tiré à boulets rouges sur certains membres du gouvernement. Ces derniers, a-t-il déclaré, sont les principaux responsables de la déliquescence de l'économie algérienne et sont à l'origine des principaux maux sociaux de la nation. Selon lui, certains ministres, pour faire plaisir au chef de l'Etat, gonflent dans leurs rapports les chiffres des réalisations annuelles. Ils n'ont aucune idée de la réalité vécue par les jeunes ou les habitants des villes et localités, qui sont totalement marginalisés et livrés à eux-mêmes, a-t-il affirmé. Au sujet de l'action sociale et du travail, M Moussa Touati a relevé que les derniers chiffres communiqués par les ministres de ces deux départements sont loin de refléter la réalité. « Ils confondent entre 9 et 90% des réalisations », a-t-il ironisé. Aucun pays dans le monde ne peut enrayer le phénomène du chômage à 90%, a-t-il ajouté, sachant que la population algérienne, qui compte un pourcentage de jeunes assez appréciable de diplômés qui sont durement touchés par la crise. Lors du point de presse tenu dans la matinée à Bir El Djir, à l'issue de sa rencontre avec les militants et sympathisants de sa formation, M Moussa Touati a suggéré aux responsables impliqués ou cités dans le procès de Khalifa Bank, de présenter leur démission. Ce geste permettra, a-t-il indiqué, de rendre les institutions de l'Etat plus crédibles et par la même occasion, la confiance au peuple qui est appelé cette année à se prononcer par des suffrages sur trois opérations électorales. Décision exemplaire Toujours au sujet du procès Khalifa, selon l'orateur, il s'agit d'une goutte d'eau dans l'océan, sachant que plusieurs autres affaires de détournement de deniers publics ou de blanchiment d'argent n'ont pas encore été révélées. Il a invité le président de la République, en sa qualité de premier magistrat du pays, à prendre une décision exemplaire. Au sujet des prochaines élections, malgré le fait que le FNA ne se soit pas encore prononcé, il a invité ses militants, dans un esprit démocratique, à aller aux urnes avec prudence afin de veiller à l'unité du pays et de faire face à la fraude électorale. Sur ce plan, il a exhorté la justice à être plus ferme et de prendre des mesures qui s'imposent contre les individus ou formations pris en flagrant délit de fraude. Il a également proposé la révision du code électoral par la suppression du vote par procuration, entre autres. Dans son intervention à la salle « El Mansourah », devant un parterre de militants constitué en grande majorité de jeunes, le premier responsable du FNA a condamné la décision du président Libyen qui vient d'instaurer le visa d'entrée pour les Algériens. Cette décision va à l'encontre de la charte maghrébine. Le gouvernement doit à présent réagir et prendre des mesures qui s'imposent contre cette décision, s'est-il indigné. Pour rappel, le Front National Algérien, qui est une jeune formation politique, a retenu l'année 2008 pour l'organisation de ses assises. Actuellement, le FNA est représenté dans 1 013 communes, sur les 1 541 existantes à l'échelle du pays.