Les progrès enregistrés au niveau des communes de la daïra de Aïn Melh ne peuvent occulter les défaillances dans certains secteurs, qui ne sont pas faits pour faciliter le quotidien des citoyens. Dans la commune de Aïn Rich, les citoyens qui se sont exprimés, lors de la visite d'inspection du wali de M'sila le 15 janvier dernier, n'ont pas manqué de mettre en relief les déficits en matière d'électricité, de gaz, d'infrastructures d'éducation, de lutte contre la désertification, de santé. Plusieurs quartiers de la commune de Aïn Rich sont dépourvus d'électricité, à l'image des 34 logements, 60 logements et 204 logements, dira un citoyen. Pour remédier à cette situation, un réseau de connexion d'électricité d'une configuration inextricable a été installé par les habitants, sans respect aucun des mesures de sécurité mettant en danger la vie de personnes, notamment les enfants. En matière d'éducation, a expliqué un citoyen, la situation n'est guère reluisante du fait de l'absence d'une structure obéissant aux normes d'un CEM. Actuellement, dira-t-il, deux écoles sont regroupées et font office de collège d'une capacité de 840 élèves. Il y a également, a-t-on soutenu, un déficit flagrant en enseignants et la fonction est occupée à 80% par des vacataires, d'où l'instabilité du corps enseignant et la faiblesse du niveau scolaire. Devant cette situation, le niveau de déperdition scolaire est important, et c'est la raison pour laquelle les citoyens de Aïn Rich ont demandé au wali de M'sila de projeter un centre de formation professionnelle à Aïn Rich. Au niveau de la commune de Aïn Farès, qui se situe au fin fond de la wilaya, dans un relief difficile d'accès, où pour y parvenir il faut dévaler une pente raide dont la dangerosité a été à l'origine de nombreux accidents. La première des revendications des citoyens de Aïn Farès, exposées au wali de M'sila, a été l'aménagement de la descente de la montagne Jenaïnabia, suivie de l'ouverture de la route Aïn Farès-oued Chaïr, le logement rural et le stade. Signalons au passage que pour le désenclavement de Aïn Farès, un projet de 19 millions de dinars a été lancé pour l'aménagement du chemin communal reliant Aïn Farès à la RN46. La population de la commune de Sidi M'hamed a revendiqué un CEM car, nous-a-t-on expliqué, à défaut de transport scolaire, ou plutôt d'un transport aléatoire, ce sont les filles qui sont les premières à renoncer aux études. Un parent d'élève dira que : « J'ai trois filles qui, à défaut de CEM, ont arrêté leurs études à la 6e année ». « On a brisé leur vie », a-t-il soutenu avec amertume. Le village Qamra, qui fait l'objet d'une attention particulière des autorités de la wilaya de M'sila, et dont la population a été longtemps confrontée au terrorisme, continue à vivre le calvaire de l'enclavement, et le projet de réfection de la route Aïn Rich-Qamra, d'une distance de 40 km, n'a pas connu un début d'exécution à cause du déficit en moyens de réalisation. Cet enclavement a fait que cette population manque de tout. les enfants ne vont même pas à l'école pour différentes raisons : pas de transport scolaire, pas de collège. Qamra, le village martyr Les filles sont les premières sacrifiées et arrêtent leurs études à 12 ans. Certaines familles ont dû quitter Qamra, spécialement pour permettre à leurs enfants de poursuivre leurs études. Qamra est un village martyr, qui a souffert des affres du terrorisme, durant lequel il a enregistré la perte de 80 personnes, lesquelles ont été enterrées dans un lieu à part, et, pour lesquelles, la population de Qamra a demandé au wali de M'sila d'ériger une stèle en leur mémoire, pour que nul n'oublie. Cette population de Qamra s'approvisionne en énergie que subsidiairement, à partir de la caserne de l'ANP qui dispose d'un groupe électrogène. Caserne où se trouve l'école primaire, et sans laquelle la population aurait été soit décimée par les terroristes soit entraînée dans le mouvement de fuite généralisé. Le wali de M'sila en est à sa troisième visite au village Qamra qui, d'ores et déjà, bénéficie des 38 logements ruraux et l'amenée d'électricité sur une distance de 18 km. En tout cas, et en dépit de la volonté des autorités de la wilaya, la population du village de Qamra, victime de sa position géographique, pour être au piémont de djebel Boukhil, qui demeure infesté de terroristes irréductibles, est en sursis dans cette zone de no man's land.