Roberto Garreton, avocat chilien et ancien rapporteur des Nations unies sur les droits de l'homme en RD Congo, est interdit d'entrer sur le sol algérien. Invité pour participer au séminaire « Pour la vérité, la paix et la conciliation » qui se tiendra aujourd'hui et demain à Alger, il ne pourra pas animer la conférence-débat prévue sur « La Justice transitionnelle, expériences et défis ». Selon le comité organisateur du séminaire, composé du Collectif des familles de disparus, de SOS disparus, de l'ANFD, Somoud et Djazairouna (ONG nationales non agréées), il a reçu par téléphone cette interdiction d'entrée en Algérie. Dans un communiqué de presse rendu public hier, le comité organisateur considère cela comme « un déni des règles démocratiques les plus élémentaires ». Les organisateurs du séminaire soulignent qu'aucune raison n'a été invoquée pour justifier cette interdiction d'accès en Algérie proférée à l'encontre d'un défenseur des droits de l'homme. « Ce coup de théâtre intervient alors que Roberto Garreton avait déjà reçu son visa pour rejoindre l'Algérie », est-il précisé. Roberto Garreton a été invité en sa qualité d'expert de la justice transitionnelle, proche collaborateur du Centre international pour la justice transitionnelle. Il est également membre de l'Organisation chilienne de défense des familles des prisonniers politiques (ODEP). « Alors que le gouvernement algérien se félicite de son ouverture sur le monde et se proclame garant des grands principes démocratiques, il a une fois de plus démontré sa volonté d'isoler la société civile algérienne du reste de la communauté internationale. L'Etat algérien démontre une nouvelle fois son mépris pour les droits fondamentaux en faisant de l'exercice de sa souveraineté un bâillon pour les défenseurs des droits de l'homme », est-il indiqué dans le même communiqué. Le comité organisateur déplore ainsi ce qu'il qualifie d'un « nouvel anéantissement des espaces de liberté et d'expression sur le sol algérien ».