Le front social est en ébullition à Sidi Bel Abbès, notamment dans le secteur économique. À l'appel des syndicats autonomes ou de l'UGTA, des grèves, sit-in houleux et arrêts de travail répétitifs ont secoué des entreprises publiques, complètement déstructurées, durant cette semaine. Menace de grève à l'entreprise de distribution de matériel agricole (EDIMMA), tension à l'entreprise de travaux publics (EPTP) après la suspension de deux syndicalistes, colère des ouvriers agricoles de la ferme Si Rabah pour la même raison presque, nouveau rassemblement d'ouvriers et même refrain au complexe de machinisme agricole (CMA)…et une assemblée générale du CNES en vue. La montée des tensions au sein du secteur économique est exacerbée par un coût social difficilement supportable et fait bouger le monde du travail. Avec une économie informelle dominante et un pouvoir d'achat en dégringolade, la sphère économique demeure pour ainsi dire toujours parasitée alors que les pouvoirs publics semblent lui avoir définitivement tourné le dos. Quel avenir donc pour ces colosses de l'industrie nationale datant de l'ère socialiste, à l'image du CMA et de l'ENIE ? Justement, aussi surréaliste que cela puisse paraître, le ministre de la participation (MPPI) annonce, en début de semaine, la création d'un technopôle de l'électronique et de la mécanique à Sidi Bel Abbès, dans le cadre de sa nouvelle stratégie industrielle. Cela suppose une nouvelle organisation, de nouveaux instruments de gestion et des entités économiques en mesure de constituer un pôle de référence. Sérieusement, cette option est-elle réalisable avec des entreprises publiques en déclin et en proie à des tensions sociales fréquentes ?