La présidente appelle Ali Aoun, PDG de Saidal, poursuivi pour corruption, trafic d'influence et perception d'avantages illicites. La présidente lui demande s'il a rencontré Abdelmoumen. Il déclare : deux fois durant la même journée. La présidente insiste sur la question à plusieurs reprises. C'était lors de la signature d'un contrat avec une des filiales du groupe Saidal pour la fabrication d'un médicament entrant dans le cadre du traitement du sida, à savoir la trithérapie. Saidal met à disposition de KRG Pharma, appartenant à Moumen, une unité de production, et lui, s'engage à l'équiper et l'aménager. Pour stériliser l'environnement et la préparer, il fallait qu'il signe une convention avec une grande entreprise qui s'appelle Sacti pour un montant de 12 millions de dinars. Après la signature, le directeur général de la filiale lui a demandé de recevoir les membres de la délégation au nombre de 10, dont Benhamdi, Bakhati, Abdelmoumen et Salim Bouabdellah. C'était pour lui la première fois qu'il rencontrait Moumen. Bakhti et Benhamdi l'invitent à une réception le soir à la résidence de Moumen dont il déclare ne pas se rappeller l'endroit qui, selon lui, était entouré de policiers. Il envoie sa protection pour voir les lieux et le soir il y va. Il déclare avoir été très mal à l'aise mais se refusant à dire pourquoi par respect à son éducation. Il dit être resté pas plus de 10 minutes, puis il a quitté les lieux. La seconde fois à El Aurassi à l'occasion de la signature d'une convention entre Khalifa Airways et Air Algérie, à l'invitation de son ami Tayeb Benouis. La présidente aborde la question de la C5 et lui demande de s'expliquer. Il révèle que le 15 juillet, son secrétaire général et le directeur de la filiale Pharma lui annoncent qu'une C5 était mise à sa disposition. « Comment vous l'appelez ? » L'accusé : « Une mesure d'accompagnement. Je l'ai donnée au chef de parc qui l'a garée dans le parking de la société. Je ne savais pas qu'elle était à mon nom, mais je pensais qu'elle était au nom de l'entreprise. Je ne l'ai pas conduite, parce que j'étais occupé par le projet d'insuline de Constantine. Une fois, la direction m'a appelé, me demandant la régularisation de la carte grise du véhicule. Et c'est là que j'ai appris, soit 8 mois après, que la voiture était à mon nom. » Il régularise la carte grise et la remet à son gendre pour la vendre. « Je ne voulais plus la voir », dit-il. La juge : « Pourquoi l'avoir gardée de juillet 2002 à avril 2003 ? » L'accusé : « Elle était garée au parking. » La juge : « Et le kilométrage, il était de combien ? » L'accusé : « Ce sont les chauffeurs qui la conduisaient. » La présidente lui demande pourquoi avoir renouvelé l'assurance à son nom, il affirme que ce sont les chauffeurs qui ont procédé à ce renouvellement. La juge : « Pourquoi ne l'avoir pas rendue ? » L'accusé : « Je ne savais pas que la voiture était à mon nom. Après, j'ai contacté le liquidateur et on s'est entendu sur les modalités de remboursement. Le liquidateur m'a dit que je n'étais pas le seul VIP avec lequel il a eu à négocier. J'ai payé 2,80 millions de dinars, dont 400 000 DA d'intérêts. Je l'ai vendue avant que je parle d'elle aux gendarmes en septembre 2004. » Il insiste pour souligner l'avoir vu comme une mesure d'accompagnement. La juge : « Pourquoi l'avoir donnée à votre gendre ? » L'accusé : « Elle était à mon nom et je voulais m'en débarrasser à tout prix. » La juge : « Après lorsque l'affaire a éclaté, qu'avez-vous appris sur ce véhicule ? » L'accusé : « Qu'il était un piège. C'est pour cela que je voulais m'en débarrasser. » La présidente appelle Reda Abdelwahab, garde du corps de Moumen et Chaâchouâ, chargé de l'achat des voitures. Abdelwahab affirme n'avoir jamais vu l'accusé chez Moumen, et Chaâchouâ affirme que ce n'est pas lui qui a acheté la voiture. Ali Aoun précise avoir ouvert 4 comptes courants à El Khalifa El Harrach, Batna, Blida, où il a perdu 48,5 millions de dinars. Il finit par déclarer que Abdelmoumen était un escroc. Il reconnaît avoir ouvert un compte devises de 2200 dollars US et un autre en dinars à El Harrach. En 2003, il a pu récupérer l'équivalent en dinars, mais avec des pertes. Pour ce qui est de l'entreprise, il déclare avoir été bénéficiaire dans le contrat avec KFG Pharma, parce que l'équipement a été installé. Pour finir le programme, Saidal a dépensé 934 000 DA. Le liquidateur, M. Badsi, a déclaré que les seules VIP, en se rapportant aux propos de Ali Aoun, l'accusé, sont les personnes qui viennent immédiatement payer.