Par cette démarche, elle dit vouloir faire connaître la littérature étrangère d'expression française. Elle assurera à cet effet : « Je milite pour que la littérature francophone soit, non seulement connue, mais encore reconnue et étudiée ». Christiane Albert découvrira les secrets de cette littérature lorsqu'elle a enseigné en Afrique dans le cadre de la coopération. Elle est immédiatement séduite, et aussitôt rentrée en France, elle en proposera l'enseignement à l'université de Pau, où elle fera découvrir, à son tour, à ses étudiants la beauté des textes africains. Pour l'oratrice, la littérature francophone en Afrique noire est une littérature plurielle et diverse ; en dessiner les grandes lignes n'est pas chose aisée. Ces pays ont été le berceau des écrivains de la littérature négro-africaine, qui ont, à leur tour, enfanté et perpétué des textes dans la ligne du mouvement de la négritude. En découleront alors des formes multiples, et l'oralité en est une des caractéristiques les plus patentes, puisque l'Afrique n'avait pas de traces écrites de son vécu, à l'exception de quelques témoignages de voyageurs vers le XIe siècle. L'autre aspect de l'écrit, toujours selon Christiane Albert, était celui d'une littérature coloniale, de voyage ou encore celle de description du paysage africain avec tout ce qu'il draine comme exotisme. Le thème de la colonisation attire toute l'attention des écrivains autochtones ; leur production s'appellera « littérature d'instituteurs » ou encore « littérature d'imitation », car elles découlent des modèles de la littérature coloniale. Les thèmes qui sont reproduits dans les œuvres sont ceux de la conquête coloniale relatifs à ces milliers d'Africains déportés en Amérique et aux Antilles, au commerce et à la traite des hommes, ou encore à l'Afrique pauvre. Aujourd'hui, l'urgence en Afrique est telle que les écrivains poursuivent le chemin du militantisme et continuent à écrire et dire le continent.