Danone Djurdjura a organisé hier au club hippique de Blida une rencontre au profit des producteurs de lait. Une rencontre où la question centrale demeurait la fixation du prix du litre de lait. « 24 DA le litre demeure un prix de base, mais la fourchette va de 18 DA à 45 DA », dira M. Tafuri, directeur général de Danone Djurdjura Algérie. Celui-ci annoncera : « Nous avons évolué depuis 2002 et sommes présents à travers six wilayas du pays, Blida étant la sixième. » 9 centres de collecte et une relation avec 13 petits collecteurs, mais la quantité collectée demeure bien en dessous de l'ambition affichée qui est de 200 000 l/j. Cherchant à mettre en confiance le producteur privé, il annoncera sa disponibilité pour cerner tous les problèmes rencontrés par les éleveurs producteurs, notamment celui de l'alimentation du bétail qui a connu dernièrement une augmentation de 30 à 40%. Les petits éleveurs, quant à eux, parleront de l'absence d'espaces de pâturage, de la nécessaire augmentation du prix du lait et de la réduction du coût à la production, comme ils redoutent la mainmise de l'entreprise Danone dans la collecte de lait et la fixation unilatérale du prix et du taux de protéine. M. Thureau, chargé du développement à Danone, estime que la production de lait en Algérie serait réellement de 440 millions de litres de lait dont un dixième seulement est connu, le reste demeurant éparpillé à travers la production domestique et pour des besoins strictement individuels. Le parallèle avec les autres pays du Maghreb — M. Tafuri a été durant trois années responsable en Tunisie — renseigne davantage sur la primauté accordée par l'Algérie à la poudre de lait. « Danone produit uniquement en Algérie avec de la poudre et espère, d'ici à 2010, dépasser les 50% de lait frais ». A la question de savoir si Danone cherchait le monopole du début à la fin de la chaîne, M. Tafuri répondra tout de suite : « Il y a plutôt une recherche de traçabilité et il n'est nullement question de monopole. » Il poursuivra : « Nous effectuons des ristournes allant jusqu'à 20% sur l'alimentation de la vache et accordons des prêts pour l'importation de génisses sans que nous intervenions sur le choix. ». Le rapport de confiance semble difficile à établir, mais cela ne fait pas peur aux représentants de Danone Djurdjura qui n'ont pas hésité à mettre en avant les réussites enregistrées dans d'autres régions du pays. Un éleveur parlera de l'apport insuffisant de l'Etat en matière d'aide, comme pour la facture énergétique et la formation aux nouvelles techniques. Plus terre à terre, MM. Tafuri et Thureau ont exprimé leur volonté de recréer l'activité laitière avec le respect des critères de conditions d'hygiène, de l'alimentation et des races de vaches laitières. M. Tafuri évoquera, pour finir, toute la politique de l'entreprise à l'adresse des enfants avec l'annonce d'une compétition de football Danone Nation Cup où des bambins de 11 à 12 ans se rencontreront à travers plusieurs tournois et l'équipe gagnante ira en juillet à Lyon affronter au stade Gerland d'autres équipes venues des 34 pays où Danone est présent.