La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, était jeudi à Oran pour participer aux festivités du double anniversaire du 24 février qui marque la célébration de la création de l'UGTA (1956) et de la nationalisation des hydrocarbures (l971). Oran. De notre bureau Lors de cette rencontre, organisée dans un centre de vacances à Bouisville sur la corniche oranaise, Louisa Hanoune a fait un exposé sur la situation politique et sociale que traverse le pays ainsi que les effets de la mondialisation. Elle n'a pas hésité, pour appuyer ses affirmations, à tirer à boulets rouges sur les ministres de l'Energie et des Mines et des Participations et de la Promotion des investissements. « Ils sont, a-t-elle déclaré, la source des maux du peuple algérien qui est frappé par la pauvreté. » Parlant du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, malgré sa défaite cuisante concernant la loi sur les hydrocarbures, ce dernier, a-t-elle indiqué, revient à la charge en proposant la privatisation de l'ENPI, une entreprise d'un secteur stratégique pour l'économie du pays. Avec Abdelhamid Temmar, a-t-elle dit, ces deux responsables qui avaient auparavant occupé les sphères du FMI sont actuellement des agents qui agissent pour préserver les intérêts des puissances étrangères. Par leur méthode et leur comportement, ils utilisent le chantage sur les travailleurs, comme cela a été le cas avec l'emprisonnement des cadres des entreprises. Depuis leur nomination à la tête de ces départements, ils sont en contradiction avec les déclarations du président de la République, a-t-elle affirmé. « D'ailleurs, a-t-elle ajouté, si Khelil est à l'origine de la banqueroute de l'économie vénézuélienne, Temmar, quant à lui, est le fossoyeur des entreprises nationales. » LE BRADAGE Ce dernier, pour faire plaisir à certains, a-t-elle relevé, n'a pas hésité à brader plus de 300 entreprises performantes pour une bagatelle de 100 milliards de dollars. L'exemple le plus frappant concerne le complexe sidérurgique de Annaba. Ce fleuron des années 1970 de l'industrie métallurgique, malgré que l'Etat ait injecté plus d'un milliard de dollars pour l'épuration de ses dettes et sa mise à niveau, a été cédé sur un plateau d'argent à une entreprise indienne, ISPAT, qui bénéficie, en plus, d'énormes avantages. Depuis sa cessation, le Trésor n'a pas touché un centime, a-t-elle affirmé. Pire, soutient-elle, « au moment où l'Algérie a besoin de ses produits pour la concrétisation de son programme national de construction de logements, elle fait face actuellement à une crise sans précédent marquée par un mouvement de grève des huit mille travailleurs ». Sur ce plan, la représentante du PT invite le chef de l'Etat à supprimer le ministère des Participations et de la Promotion des investissements qui n'a pas lieu d'être dans un pays où les aspirations des travailleurs et du peuple ont été arrachées par la lutte armée, une mobilisation et un sacrifice de toute une génération. « L'Algérie est, grâce à ses richesses, son potentiel humain et sa superficie, un pays convoité au titre du nouvel ordre économique mondial. D'ailleurs, à qui profitent les derniers attentats à la bombe de Boumerdès et Tizi Ouzou ? », a-t-elle martelé. Les dernières déclarations, après ces attentats, du représentant de la diplomatie russe à Alger évoquent clairement certaines thèses de l'hégémonie américaine pour une mainmise et l'installation de bases militaires dans des pays africains. Ces propositions ont de tout temps été refusées par les autorités algériennes pour préserver leur souveraineté. Concernant la présence américaine dans le continent, l'exemple le plus frappant vient, ces derniers jours, de la Somalie où pour chasser trois terroristes de la nébuleuse organisation d'Al Qaïda, les forces américaines n'ont pas hésité, sous la bannière de la lutte contre l'axe du mal, à envahir un pays souverain comme ce fut le cas pour l'Irak pour ses armes de destruction massive ou le démantèlement de l'ex-Yougoslavie de Tito pour des problèmes ethniques après celui de l'Union soviétique. Auparavant, avant d'évoquer les effets néfastes de la mondialisation, l'oratrice a fait un historique sur les activités depuis l'agrément de son parti en 1990, qui est né dans la clandestinité (1980). Le Parti des travailleurs, actuellement représenté dans 1540 communes, milite pour la défense des droits des travailleurs et la liberté syndicale. Le PT soutient les peuples opprimés en Palestine, en Irak, au Liban et en Amérique latine. Pour ce qui est de la mondialisation, elle a indiqué que celle-ci est un nouveau système qui tire ses racines du modèle impérialiste et du capitalisme.