Universitaire et chercheur, Farid Benramdane est actuellement chef de projet au CRASC et auteur d'ouvrages et de contributions dans des revues nationales et internationales ayant trait aux noms de lieux, de tribus et de personnes en Algérie. Entretien. Vous avez été co-organisateur du séminaire sur « la toponymie algérienne : aspects géolinguistiques et anthropologiques », pouvez-vous nous résumer cette problématique ? Comme vous dites, la problématique de la toponymie algérienne m'a valu tout autant que mon collègue Brahim Atoui, expert en toponymie, secrétaire général du CNIG (centre national d'information géographique), des communications. La première, de mon collègue, a « montré l'usage défectueux des noms de lieux, l'absence de critères normatifs en matière d'attribution de noms et cela à travers les écrits de la presse algérienne ». La mienne avait porté sur « la dimension historique patrimoniale de la toponymie » et cela, aussi loin que nous remontons dans le temps. C'est quoi la toponymie ? C'est une expression identitaire d'une géographie soumise à de fortes tensions historiques de colonisation /décolonisation / recolonisation » Et que vise-t-on à travers l'organisation d'une telle rencontre ? C'est l'occasion de montrer au public présent les résultats de travaux menés par des équipes de recherches sur les noms de lieux algériens et l'établissement d'un état des lieux de la toponymie en général et officielle en particulier : dispositions réglementaires, gestion administrative et les dysfonctionnements des écritures. La réflexion soumise pose pour la première fois la problématique du fonctionnement de la toponymie officielle et cela, à partir d'une description systématique de l'usage des noms propres de lieux en Algérie : des noms de lieux dits officiels car consacrés dans et par un texte officiel, en l'occurrence, le JORA et ceux contenus dans les cartes topographiques. Des opérations de recherches ayant trait à la toponymie et à l'onomastique algérienne (noms propres) de manière générale, ont été réalisées dans le cadre du plan quinquennal de la recherche scientifique : PNR (Programmes Nationaux de Recherches dans le cadre de la loi d'orientation et de programme à projection quinquennale sur la recherche 98-2002.). Ces travaux ont permis la réalisation de plusieurs ouvrages sur les noms propres algériens ainsi que la réalisation de bases de données toponymiques. Vos livres autant que ce séminaire ont-ils eu les impacts souhaités ? Les livres ont reçu un accueil très favorable de la part de penseurs et chercheurs algériens et étrangers (Feu Lacheraf, Djeghloul, Morsly, Grandguillaume, Galland…).