Que d'eau a coulé sous les ponts depuis que le mouvement citoyen se prononçait sans ambages pour le rejet pur et simple de toute élection, n'hésitant pas, pour faire échouer celles qui ont eu lieu dans les localités de l'est de la wilaya, à recourir aux émeutes pour saccager les bureaux de vote et les urnes ! Les partis les plus téméraires, à l'instar du FLN, du RND, du PT et du FFS, qui ont bravé cette hostilité en savaient quelque chose. Aujourd'hui, grâce à la stabilité qui commence à se faire en Kabylie depuis que le dialogue s'est instauré entre les archs et le gouvernement, la situation a évolué de telle manière que certains délégués du mouvement citoyen n'hésitent pas à envisager de se porter candidat aux prochaines élections législatives. Cette façon de voir, en contradiction totale avec le code de l'honneur de ce même mouvement, n'est pas partagée par nombre de délégués qui ne veulent pas politiser leur combat. D'où l'exclusion de tous les délégués qui ont accepté de faire acte de candidature pour les prochaines législatives, prononcée hier par la Coordination des comités citoyens de la wilaya de Bouira (CCCWB) qui se réunissait dans sa permanence à Draâ El Bordj. La CCCWB a également débattu des 18 rejets exprimés par l'administration qui n'accepte que 14 dossiers d'indemnisation alors qu'elle ne reconnaît que deux martyrs sur les 5 victimes du printemps noir. Enfin, la CCCWB qui appelle à la « cessation des poursuites judiciaires à l'encontre des citoyens (...) propose la localité d'El Esnam pour abriter la prochaine interwilayas ».