Forte de 24 000 habitants, la daïra de Djemorah, située dans une région montagneuse du nord de la wilaya de Biskra, « est longtemps demeurée en marge du développement », pensaient à juste titre ses habitants. Pourtant, cette sentence lapidaire est en passe de se dissoudre face aux progrès et aux améliorations constantes de leur condition de vie. Commençant à palper les effets du vaste plan de développement, issu du plan quinquennal 2005-2009 qui a inclut des projets pour les secteurs des travaux publics et des infrastructures autoroutières, celles de l'enseignement et de la formation des jeunes, de la culture et de la jeunesse, du sport et de la santé, ils ont exprimé, à l'occasion de l'inauguration d'une nouvelle place publique au chef-lieu de daïra, leur satisfaction et leur soutien au chef de la daïra et au maire issu du MSP. Des faits assez rares pour être soulignés. Symbole de la réussite d'un projet bénéfique pour l'ensemble de la communauté, les habitants de Djemorah sont désormais fiers de montrer « leur hôpital », qui a été longtemps l'objet de lettres anonymes envoyées à la direction de la santé de Biskra et à toutes les autorités publiques dans lesquelles ils dénonçaient le mauvais accueil, le manque de médecins ou l'absence d'infirmiers et le piteux état des locaux. Ce temps semble être définitivement révolu. Quelques mois après sa réhabilitation et sa transformation en établissement public de santé de proximité (EPSP) dans le sillage des reformes du secteur de la santé publique, cette structure sanitaire est devenue un pôle de santé où règne une intense activité. Douze médecins, 4 chirurgiens-dentistes, une pharmacienne, 4 sages-femmes, 5 laborantins, 5 psychologues et 30 infirmiers et infirmières y assurent un fonctionnement salué par de nombreux citoyens et même par la commission de l'APW, qui y a effectué dernièrement une visite d'inspection. En effet, « c'est maintenant un hôpital digne de ce nom », doté de locaux rénovés et équipés de tout le matériel nécessaire pour la PMI, la radiologie, la chirurgie dentaire, les analyses biologiques et les soins courants, d'un service d'urgence et d'une salle de déchoquage de 5 lits, de laboratoires équipés d' « un automate d'hématologie à 20 paramètres et d'un ionogramme », expliquera le docteur Yazid Guerri, directeur de cet EPSP regroupant les hôpitaux de Djemorah, Branis et Aïn Zaâtout et les 8 unités de soins disséminées à travers les localités de la daïra. Il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. En porte-voix de ses concitoyens, il plaide pour le rattachement de vieux locaux appartenant à l'APC jouxtant l'hôpital de Djemorah, et dont la plupart sont fermés depuis des lustres et leur aménagement en maternité rurale « afin de répondre à une vieille revendication portée par la population éreintée par les déplacements harassants vers le chef-lieu de la wilaya pour consulter des gynécologues ou mettre au monde des bébés », dira-t-il. Le recrutement de médecins et de paramédicaux spécialisés constitue, à son sens, une opération inévitable pour poursuivre le développement de la médecine de proximité et couvrir tous les besoins de la population de cette daïra, laquelle réalise un bond vers une vie meilleure pour ses habitants. C'est en tout cas l'avis de nombreuses personnes interrogées à ce propos