La contrefaçon ne se limite pas à la pièce de rechange ou à l'industrie du tabac. De l'avis même du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le marché du médicament subit lui aussi de plein fouet les effets d'un phénomène qui a tendance à se généraliser, n'épargnant aucun secteur d'où la remise en cause de l'efficacité de certains produits pharmaceutiques, l'avènement de l'outil informatique, la confection locale des vignettes et l'absence de mesures dissuasives, sont autant de facteurs à l'origine de l'anarchie qui caractérise la gestion de bon nombre d'officines qui font de l'activité un créneau lucratif sans respect aucun pour un métier censé être l'un des plus nobles. Dans ce contexte, on apprend que deux personnes ont été placées en détention provisoire par le magistrat instructeur près le tribunal de Bordj Bou Arréridj pour association de malfaiteurs, création d'entreprise fictive, fraude fiscale et faux et usage de faux. Ces individus sont accusés d'appartenir à un réseau spécialisé dans le trafic de médicaments par la création d'une entreprise fictive qui a tout d'une grande société, locaux, logistique et personnel, activant au nom d'une société qui exerçait à Mostaganem. La perquisition effectuée par les enquêteurs de la gendarmerie dans le domicile de l'un des accusés s'est soldée par la saisie de factures plastifiées, d'un cachet rectangulaire et de l'outil informatique. Les lots de médicaments récupérés sont estimés à des centaines de millions de centimes, en plus des produits périmés dont le montant avoisine à lui seul les 261 millions de centimes, nous dit-on. Les pharmaciens locaux passaient normalement leurs commandes chez ladite société. Le recours des patients à la médecine traditionnelle ne justifie-t-il pas leurs appréhensions ?