L'avant-première du long métrage de Bachir Derraïs, 10 millions de centimes, a été projetée le week-end dernier à la salle El Mougar devant une assistance nombreuse. Les cinéphiles ont pu voir ce film trois ans après la fin de son tournage en 2004. Le film en question – adapté d'une nouvelle de Salim Merimèche – raconte une histoire d'amour pathétique qui se déroule durant les événements sanglants de la décennie noire. 10 millions de centimes est une co-production avec l'ENTV. Pour la réalisation de ce long-métrage, le cinéaste Bachir Derraïs a fait appel, pour l'écriture du scénario, au réalisateur Abdelkrim Bahloul et à l'écrivain Yasmina Khadra. Cette histoire parfumée aux senteurs de l'amour va subitement basculer dans le tragique à cause d'une importante somme d'argent, empruntée par Idir pour soigner son père malade. Comme deviné en filigrane, le personnage principal va être confronté à un groupe de terroristes qui lui mèneront la vie dure. Ce film de haute facture a regroupé une pléiade de comédiens professionnels dont entre autres Saïd Amadis dans le rôle du père, Abbas Zamani qui a campé celui de Saleh, Nadia Samiri a incarné le rôle de la maman de Lynda. Bachir Derraïs a également choisi un performant staff technique qui a offert aux cinéphiles de voir des images parlantes et colorées à la fois, le tout rehaussé d'une belle musique, signée par l'artiste Safy Boutella. Si ce film peut se targuer d'être une production de haut niveau, il n'en demeure pas moins que des imperfections sont à constater au niveau du doublage en arabe. Une lacune tout à fait excusable puisque 10 millions de centimes est un film qui a été inscrit dans le cadre de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe ». Pour rappel, Bachir Derraïs a commencé sa carrière, à l'ENPA en 1991, comme assistant réalisateur avec Salim Belkadi, Hafsa Zenaï et Belkacem Hadjadj. Armé de pugnacité pour le cinéma, en 1993, il se déplace en France pour étudier le cinéma. Il se familiarise dans la production en étrennant le film d'Alexandre Arcady Là-bas mon pays, qui sera suivie par la suite avec Bahloul dans La nuit du destin, Les sœurs Hamlet. Ayant plus d'une corde à son arc, il se lance dans la distribution en mettant à la disposition du public algérois le Titanic, le magnifique Gône du Chaâba.