Plus de trois semaines après la condamnation et l'incarcération de Hafnaoui Ghoul et de Mohamed Benchicou, la solidarité internationale pour la libération des journalistes emprisonnés et pour la sauvegarde de liberté de la presse en Algérie ne faiblit pas. Après la pétition qui a recueilli des centaines de signatures de France, d'Amérique, d'Europe, d'Australie et du Maghreb, c'est sur le texte d'appel pour le rassemblement de ce soir, place de l'Hôtel de ville, à Paris, qu'affluent les adhésions. C'est dire que l'opinion publique internationale est attachée à la liberté de la presse et est extrêmement sensible aux atteintes qui lui sont portées. Au-delà des journalistes emprisonnés, de leurs écrits et de la ligne éditoriale de leurs journaux, c'est le principe des libertés démocratiques, au premier rang desquelles la liberté d'expression, qui est soutenu par tous ceux organisations politiques, syndicales, ONG, associations, personnalités politiques, intellectuels, artistes, citoyens anonymes... qui ont manifesté leur solidarité. Dans l'impossibilité de citer tous les signataires si ce n'est en consacrant des pages entières du journal, voici en revanche ceux qui ont soutenu l'appel du rassemblement d'aujourd'hui, sachant que la liste des signataires n'est pas close. Cet appel pour dénoncer « les condamnations de Mohamed Benchicou et Hafnaoui Ghoul », pour demander « leur libération immédiate ainsi que celle d'Ahmed Benaoum », pour « l'arrêt des harcèlements policiers, judiciaires et financiers contre la presse et les journalistes », pour « exiger des autorités algériennes le respect des conventions internationales sur les libertés et de leur engagement réitéré à ce sujet, y compris en matière d'accréditations »... a rallié les adhésions suivantes parmi les collectifs, partis politiques, ONG, associations : le Collectif pour la liberté de la presse en Algérie, le Collectif des correspondants de presse algériens en France (El Watan, Le Matin, Liberté et Le Soir d'Algérie), AlgériEnsemble, l'Association culture berbère (ACB), Algérie au Cœur, le Conseil des démocrates musulmans de France, le Forum démocratique, l'Association des travailleurs maghrébins en France (ATMF), le Mouvement de l'immigration et des banlieues (MIB), l'Association des Marocains en France, le Parti algérien pour la démocratie et le socialisme (PADS), le Mouvement démocratique et social (MDS), le RCD France, la Ligue des droits de l'homme, les Amis du manifeste, l'association AIME, le Collectif 20 ans barakat (Ile-de-France), Apel (Association pour l'égalité des hommes et des femmes devant la loi), le mouvement des Maghrébins laïques de France, Les Verts, pour le PS, Adeline Hazan (députée européenne, secrétaire nationale du Parti socialiste, chargée des droits de l'homme), pour le PCF, Nicole Borvo (sénatrice du groupe communiste), la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Réseau alternative citoyenne, Mouvement de la paix 49 (Maine-et-Loire), Kaveh Mohseni (Mouvement estudiantin pour la démocratie en Iran), l'Association de défense des droits de l'homme au Maroc (ASDHOM), Point Gauche !, l'Association des amis d'Alger républicain, l'Observatoire de la laïcité du pays d'Aix (OLPA), le mouvement Ni Putes Ni Soumises, Primo Europe, Eurosud, ainsi que des dizaines de signatures personnelles. Parmi les artistes qui seront présents : Baâziz, Francis Lalanne, Nina (slameuse), Boudji, Akli D. « Les condamnations de journalistes, les dizaines de procédures engagées contre des journaux et des caricaturistes constituent la mise au pas de la société algérienne tout entière et sa réduction au silence. Cette action est l'expression d'une volonté de bâillonner toute la société afin qu'aucune alternative démocratique réelle ne puisse émerger. Elle foule au pied les acquis démocratiques d'Octobre 1988 et les fondements républicains sauvegardés au prix d'une décennie de résistance au terrorisme et de dizaines de milliers de victimes.