Sur une invitation du Palais de la culture, Mansour Abrous a animé, à la bibliothèque, une conférence intitulée : « La préservation de la mémoire artistique ». Il a présenté, également son dernier ouvrage Dictionnaire des artistes algériens (1917-2006), paru aux éditions L'Harmattan. L'auteur, actuellement directeur de la culture de la ville de Créteil (France), qui a également enseigné à l'Ecole des Beaux-Arts, a affirmé : « Je suis très honoré d'être invité dans mon pays, c'est la première fois qu'une institution culturelle publique m'invite officiellement en Algérie. Je remercie vivement le Palais de la culture de m'avoir permis de présenter mon ouvrage au public algérien. » Un ouvrage de référence traitant une période de près d'un siècle, allant de Djamila Ababsia à Mustapha Zoubir. Il comprend 1750 biographies dont 1324 plasticiens et 118 spécialistes de l'art musulman, auxquels ont été ajoutés les designers (151), les photographes (122), ainsi que les dessinateurs de presse et auteurs de bandes dessinées qui, dans la vision de l'art moderne, sont reconnus comme des artistes à part entière. On apprendra que l'acte de naissance de la peinture nationale revient à Azouaou Mammeri, apparenté à l'écrivain et qui fut le premier Algérien à exposer (Paris, 1917). Mansour Abrous dira à propos de son travail : « Je plaide pour restituer la présence des artistes dans notre pays. Ce travail a été fait après avoir constaté un déficit d'ouvrages de référence sur les artistes algériens et auxquels un grand nombre d'étudiants des beaux-arts voulaient s'y référer pour préparer leurs thèses. » Les artistes, et tous ceux qui apprécient ou étudient l'art, trouveront dans ce dictionnaire des sources établies qui pourront contribuer à réguler le marché de l'art en donnant aux cotations des œuvres, des références plus précises sur leurs auteurs. Parmi l'assistance, il y avait Massen (artiste peintre et critique d'art), Christine Chaulet Achour (professeur) ainsi que des artistes et des hommes du monde de la culture. Après un riche débat, Mansour Abrous a clôturé son intervention en espérant que « les autorités culturelles puissent encourager et compléter ce travail de mémoire ». Mme Bouchentouf, directrice du Palais de la culture, a affirmé en tant que responsable d'une institution culturelle publique « être prête à aider tous les projets dans ce domaine dans la mesure du possible et surtout encourager, ces chercheurs à ouvrir le débat en mettant à leur disposition des espaces ».