Si le stade du 5 Juillet a fait le plein à l'occasion du derby algérois, la télévision algérienne a brillé par son « différé » inexpliqué et aucune autre raison n'aurait pu convaincre ces millions d'Algériens qui ont été privés d'un match de football tant attendu. La soirée était une grande réussite au niveau du stade, mais les services de la programmation de la télévision ont décidé, unilatéralement, de proposer aux téléspectateurs, ceux-là mêmes qui payent sans rechigner la redevance (un impôt sur la télévision) qui finance et permet l'existence de l'ENTV, des spots publicitaires à ne plus finir, un feuilleton qui aurait pu fort bien laisser la place au football et des intermèdes de rires insipides. Dans l'art de gâcher une soirée aux Algériens, on ne peut faire mieux. Le football, qui demeure qu'on le veuille ou pas l'opium des Algériens, ne laisse pas indifférent, encore moins lorsqu'il s'agit d'un derby aussi coloré que celui qui met aux prises les deux clubs de la capitale. L'ambiance qui a précédé la rencontre aurait dû inciter les décideurs de la télévision à revoir leur copie, car le direct s'imposait de lui-même. Il suffisait tout simplement d'être à l'écoute des souhaits des téléspectateurs. Mais comme le dialogue n'existe pas du tout entre l'entreprise et le contribuable, l'échec est consommé.