Le ministre des Finances, Mourad Medelci, a présenté aux participants du 3e Forum international de la finance (FIF) le point de situation sur la réforme bancaire et financière engagée depuis quelques années en Algérie. Selon l'APS, le ministre a fait remarquer, au sujet de l'évolution de l'activité bancaire en 2006, que l'intermédiation bancaire a enregistré une amélioration progressive à travers une croissance de 17% des ressources (contre 7% en 2005), une augmentation du niveau de financement de l'économie (+9%) et une part importante du secteur privé dans l'encours total des crédits (52,8% en 2006 contre 49,6% en 2005). Il a, cependant, fait constater, ajoute la même source, que compte tenu de la surliquidité des banques, le taux de transformation des ressources demeure encore relativement bas (55%). La privatisation du CPA devra intervenir avant la fin de l'année en cours, a rappelé hier encore le ministre. Le FIF, ouvert hier à Alger, a préconisé une démarche « prudente » dans le processus de privatisation en cours des banques dans les pays maghrébins en insistant sur les « gains » en termes de gestion et de l'attrait des investisseurs étrangers que doit générer l'ouverture du capital des banques publiques. Selon l'APS toujours, dans une intervention axée sur « la privatisation bancaire et expériences maghrébines », Dhafer Saïdane, professeur à l'université de Lille (France), a expliqué que la privatisation d'une banque n'a de sens que lorsque cette opération se traduit par des « gains ». Abordant le secteur bancaire à l'échelle maghrébine, il a fait remarquer que l'espace économique maghrébin se fera par les banques. Dans ce sens, il a fait valoir qu'un « Maghreb bancaire » semble se mettre en place à travers notamment des opérations d'absorption-fusion qui se sont réalisées entre des banques tunisienne et marocaine en partenariat avec des pays de l'Union européenne. Il a également rappelé la décision prise par le Conseil des ministres maghrébins des Finances qui a convenu de créer la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE). Le thème lié à une éventuelle bancarisation d'Algérie Poste a été abordé par le directeur général de la Banque algérienne du commerce extérieur (BACE, basée en Suisse), Baba Ahmed, au cours de ce forum à Alger. Selon cet ancien directeur général du Trésor, les dispositions de la loi sur la monnaie et le crédit en vigueur ne permettent pas à la poste de se transformer en poste-banque étant donné que ce texte législatif définit comme banque toute entreprise qui gère les moyens de paiement, reçoit des fonds du public et octroie des crédits. Or si les deux premières activités relèvent aussi des prérogatives de la poste, cela n'est pas le cas pour celle de la distribution des crédits à la clientèle, a-t-il constaté. Intervenant au cours des débats, le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhelfa, n'a pas montré d'enthousiasme pour une éventuelle transformation de la poste en poste-banque. Pour lui, même après leur longue expérience, les banques nationales connaissent toujours des difficultés dans la maîtrise de l'activité de distribution des crédits bancaires, insinuant qu'il ne serait pas dans l'intérêt de la poste de s'étendre à des activités bancaires.