En présence de familles de disparus (un carré leur a été réservé), d'un représentant, dit-on, de la branche armée de l'ex-FIS (AIS), mais aussi de familles de victimes du terrorisme, fait visible à travers une banderole, le discours que Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN a prononcé au palais des sports d'Oran, portait presque exclusivement sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Près de trois heures d'attente pour une dizaine de minutes d'intervention durant lesquelles il a appelé à l'application « intégrale » de la charte et à la poursuite de l'effort d'investissement pour le développement tel que prônés par le président de la République. L'actuel chef du gouvernement souhaite « barrer la route aux partisans de la période de transition et les chantres (daïiya) de la démocratie ». « Est-il possible que l'Algérie vive sans une partie de sa société ? », s'est-il interrogé en outre en considérant que « la solution à la crise passe forcément par la réconciliation », un dossier pour lui clos et qu'il reste maintenant à consolider en « élargissant la participation politique (traduction littérale de sa formulation en arabe) ». M. Belkhadem prône « la fraternité entre celui qui a déposé les armes et la victime du terrorisme ». Il estimera ensuite que le retour à la sécurité a eu pour conséquence la mise en œuvre du programme de la relance économique en avançant le seul chiffre qu'il a eu à divulguer lors de ce meeting : 150 milliards de dinars consentis depuis 1999. D'un signe de la main, il présentera les candidats d'Oran qui se lèvent brièvement avant de poursuivre son discours, une petite morale démagogique stipulant qu'« il faut que le travail soit la seule source de l'enrichissement ». Avant l'arrivée de M. Belkhadem, côté musique, le FLN a fait preuve d'une tolérance exceptionnelle. Alors que l'assistance, dont une partie est venue par bus des wilayas limitrophes, notamment Mostaganem (sans oublier des étudiants venus de loin), s'impatientait dans la salle, les organisateurs ont passé beaucoup de chansons vantant le FLN. En effet, hormis le folklore, le chanteur du raï, Redouane, s'est produit en personne pour interpréter quelques-uns de ses tubes. On a même fait passer une chanson de Amazigh Kateb (China Town), mais elle ne traite pas d'une thématique nationale. Un bémol cependant à propos de la fraternité, les parties en conflit au sein du FLN, notamment à Oran, même si des éléments épars ont tenu à assister à l'événement, ne semblent pas avoir enterré la hache de guerre. Par ailleurs et s'exprimant dans un arabe soutenu, Belkhadem n'a pas galvanisé la foule réunie en masse à la salle omnisports où l'avait précédé Ahmed Ouyahia deux jours auparavant. A Aïn Temouchent, le RND ayant été le seul à rivaliser dans l'organisation d'une grand-messe avec le favori du prochain suffrage. Son discours a duré 25minutes, juste cinq minutes de plus que celui de la tête de liste, le Dr Djamel Ould Abbas. Le SG du FLN s'est suffi de noter que les candidats de son parti sont suffisamment connus pour qu'il n'ait pas à en faire l'éloge. Il mit plutôt en exergue l'action de son parti au service du pays. Positivant l'avenir, l'orateur a estimé que l'Algérie est bien sortie de la crise politique et économique qu'elle a endurée, au point où le pays dispose actuellement d'un mirobolant matelas financier équivalent à 36 mois d'importation. « Tout va bien. Ayez confiance en vos institutions. Ayez de l'espoir. Nos candidats soutiendront à l'APN les perspectives de progrès que notre programme comporte. Votez FLN car le FLN tiendra en ses engagements. » Djamel Benachour, Kali M.