Les opérateurs laitiers affiliés à la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) ont décidé de ne pas produire de lait en sachet « car sous-évalué », ajoutant que le « mouvement », entamé le 9 mai 2007, ne sera arrêté que lorsque l'Etat honorera ses engagements. Réunie, hier à Alger, la corporation a débattu de la question avec des représentants du ministère du Commerce. La délégation ministérielle était mandatée pour rassurer la profession et réitérer les engagements de l'Etat à verser la subvention « dans les plus brefs délais » aux transformateurs. Nous n'avons aucun doute quant à la volonté des pouvoirs publics à juguler la crise. Mais il faut dire que les promesses verbales ne résoudront pas le problème », a déclaré Abdelouahab Ziani, président de la Fédération de l'agroalimentaire de la CIPA dans un entretien téléphonique à El Watan. En d'autres termes, le chef d'entreprise, qui agit au nom des 78 industriels laitiers privés du pays, suggère au département du commerce de faire un « écrit » dans les plus brefs délais. « Le transformateur n'est plus en mesure de produire à perte. Néanmoins, il est prêt à se débrouiller pour que la machine ne s'arrête pas, et dans ce cas l'Etat doit dire quand exactement l'opérateur doit percevoir son dû », a ajouté le représentant patronal. Rappelons que jeudi dernier, le ministère du Commerce a appelé les producteurs de lait pasteurisé à faire preuve de « sens de responsabilité », soulignant la nécessité de « garantir la stabilité du marché en assurant l'approvisionnement régulier des citoyens en lait ». Les pouvoirs publics, selon le secrétaire général du ministère du Commerce, se sont engagés à verser « prochainement » aux producteurs l'indemnisation résultant des prix de revient et de vente. Lors de la réunion de jeudi, l'Etat a rappelé aussi ses engagements quant à l'approvisionnement de la filière en matières premières. La poudre de lait, dont les prix ont flambé ces derniers mois sur le marché international, sera cédée à des prix conventionnés par le biais de MilkTrade, filiale du groupe public Giplait, à compter de juin prochain. A l'issue de la rencontre de jeudi, il faut rappeler aussi que l'organisation patronale n'a pas caché sa « disponibilité » à apaiser la tension. « Pouvoirs publics et opérateurs s'attellent à juguler la tension dans les plus brefs délais », avait indiqué une source proche de la CIPA, laissant entendre que la parole d'un secrétaire général d'un ministère est en soi une « garantie suffisante ». Deux jours après, le discours change de ton. En attendant une solution durable, les petites bourses seront privées de lait en sachet, vendu à 25 DA, d'autant plus que la boîte de lait en poudre d'un kilo, seul palliatif, se négocie jusqu'à 200 DA l'unité.