Seize conférences pour trois jours de rencontre (du 12 au 14 mai) avec d'éminents professeurs et chercheurs venus de plusieurs pays comme le Danemark, la Suisse, l'Iran, la Turquie, le Maroc, la Tunisie et l'Egypte. Le professeur Djebar, président du colloque, a rappelé que ce qui est fait à travers ces colloques est vital pour le progrès de la pensée humaine, faisant savoir au passage que la Muqaddima d'Ibn Khaldoun vient d'être tirée à 5000 exemplaires avec le prix auquel est revenu l'exemplaire, c'est-à-dire 1500 DA ; apport appréciable à l'occasion de la tenue de Alger, capitale de la culture arabe. « Il existe beaucoup de sciences, et de techniques mais pas assez de culture juste au moment où des problèmes d'ordre culturel animent la région du Maghreb ». Tel est le constat du professeur lors de l'allocution d'ouverture. L'ENS de Kouba, organisatrice du colloque, a pris le relais de la majorité des universités en inscrivant dans son cursus 9 magistères avec perspective d'inscription au doctorat. « La frilosité et le conservatisme des universités font qu'il n'existe à travers tout le territoire que Annaba et Sétif qui prennent en considération l'histoire des sciences », dira M. Djebar. Pour lui, le citoyen a besoin d'être informé et le journalisme scientifique, filière créée à Blida, participe à cet événement afin de s'imprégner de tout ce que fait la science pour le diffuser par la suite dans les revues et canaux d'information grand public et public spécialisé. Il rappellera encore l'impact combien important de l'exposition à l'Institut du monde arabe des sciences arabes à travers l'histoire. « Le monde occidental a été bombardé d'informations sur la violence dans le monde musulman jusqu'à faire oublier à certains qu'il existe une civilisation issue de l'Islam », dira M. Djebar, qui précisera que même les enfants des banlieues pauvres de la région parisienne ont pu aller à la découverte des sciences de leurs ancêtres et ils en étaient fiers, eux qui croyaient, par la faute des médias, que l'Islam était l'équivalent de la violence. Il annoncera pour finir la prochaine tenue — au mois de juillet — de cette exposition à Alger. Palerme, Tombouctou, Samarcande, Ispahan, Damas, Baghdad, Kairopuan, Béjaïa et autres villes ayant véhiculé la pensée et les sciences de l'Islam n'auront sans doute plus de secrets pour le commun des Algériens. Et c'est l'un des objectifs de ces colloques et séminaires sur l'histoire des sciences.