L'Agence internationale de l'énergie (AIE) va demander à l'Opep d'augmenter sa production de pétrole lors d'une réunion informelle qui doit regrouper les deux organisations aujourd'hui en Indonésie. C'est ce qu'a déclaré, hier à Paris, le directeur exécutif de l'AIE, Claude Mandil, lors d'une conférence de presse. Selon l'Agence internationale de l'énergie, si l'Opep n'augmente pas sa production, les stocks devraient fortement diminuer, même si elle ne prévoit pas des perturbations sérieuses de l'approvisionnement en brut. Le directeur exécutif de l'AIE considère que le marché ne pourrait être équilibré sans une hausse de la production de l'Opep avant l'été. Ce point de vue n'est pas partagé par les ministres des pays membres de l'Opep. Lundi à Washington, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a déclaré à l'APS que la situation actuelle sur les marchés du pétrole ne requiert pas une intervention quelconque de l'Opep, même s'il existe des problèmes au niveau de l'offre nigériane, que les prix enregistrent une légère hausse, alors que l'offre et la demande restent globalement suffisantes. Le ministre, qui s'exprimait en marge du symposium algéro-américain sur les opportunités d'investissement et de partenariat dans le secteur énergétique, a indiqué que « la situation pétrolière mondiale pour le moment n'appelle pas une intervention quelconque de l'Opep. Pour le moment, il faut écarter toute idée d'intervention de l'Opep sur le marché, parce que le marché est suffisamment approvisionné », en ne jugeant pas nécessaire de convoquer une réunion extraordinaire de l'organisation. Selon le ministre, les stocks américains de pétrole et d'essence sont à des niveaux appréciables et même au-dessus de la moyenne saisonnière et l'offre ainsi que la demande de pétrole restent suffisantes et équilibrées sur l'ensemble des marchés, même s'il y a de façon conjoncturelle un arrêt de production au Nigeria où il manque quelque 500 000 à 800 000 barils par jour. « L'Opep ne peut pas réagir ainsi chaque fois qu'il y a un arrêt de la production quelque part. Mais si le problème persiste et affecte de manière assez conséquente le marché, alors l'Opep devra agir et faire ce qu'elle a déjà fait par le passé, par exemple en 2003 au moment de la coupure de la production vénézuélienne et d'une partie de la production du Nigeria, pour satisfaire le marché et rétablir l'équilibre », a indiqué le ministre. L'Opep attendra de tenir en septembre prochain sa réunion ministérielle pour évaluer le marché et décider de la marche à suivre, a ajouté le ministre, en faisant remarquer que si la situation au Nigeria empire de telle manière qu'elle affecte sensiblement l'offre, à ce moment l'Opep prendra les mesures nécessaires pour garantir l'équilibre du marché, comme elle l'a fait par le passé. Dans son rapport mensuel du mois de mai, rendu public hier, l'Opep a maintenu inchangées ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2007. La demande sera de 85,4 millions de barils par jour, soit une progression de 1,5%. La demande en pétrole a augmenté aussi bien au Moyen-Orient qu'en Chine, selon le même rapport. Hier en milieu de journée, le brent était coté à 66,58 dollars le baril, tandis qu'à New York le light sweet crude était à 62,50 dollars le baril.