La consultation électorale qui vient de s'achever, il y a à peine 48 heures, risque de connaître une tournure imprévisible tant que les résultats ne sont pas officiellement validés par le Conseil constitutionnel. Loin d'être gagnées pour l'ensemble des concurrents, les élections législatives restent, malgré tout, livrées aux impondérables des recours qu'a introduits le MSP qui se dit lésé dans le décompte final. « Nous étions largement en 2e position à 3h et qu'il ne restait bizarrement que le PV de la commune de Djelfa, favorable à nous, au demeurant, alors que le RND n'y était pas du tout ! », s'est exclamé M. Mahmoudi, chef du bureau de wilaya du MSP et député, lors de la conférence de presse tenue hier au siège du mouvement. Si beaucoup d'autres lui ont emboîté le pas, le MSP reste le cas le plus éloquent, clame-t-on du côté de la direction de la campagne qui prétend détenir la preuve que cette formation a été dépouillée de ses voix au profit d'une autre qui avait 0 siège et dont il est avancé qu'elle aurait été boostée exagérément. Il reconnaîtra également que le MNE, représenté par Benbouzid alias Attallah, est dans le même cas. Pour illustrer ces deux cas, il a utilisé des vocables chers au défunt Nahnah « salkh wa nafkh ». En tout cas, le déroulement du scrutin serait entaché de plusieurs entorses d'ordre réglementaire, selon le conférencier, qui n'a pas mis de gants pour stigmatiser l'opération de vote et tenir pour responsable la hiérarchie administrative qu'il dit avoir mise en garde avant et pendant le scrutin, en vain. Selon lui toujours, plusieurs cas de fraude ont été signalés et dénoncés. On citera ceux de Aïn Maâbed, où le fond des urnes n'a pas été préalablement exhibé au public et aux représentants des partis à l'heure de l'ouverture du scrutin, et Aïn El Bel où le décompte d'une liste aurait été dopé, passant de 432 voix à 1634 et pour une autre liste de 774 voix à 3377, ou encore celui de Aïn Chouhada où l'une des deux formations citées a curieusement obtenu 1312 voix, la totalité moins 27 voix, en mettant l'accent sur l'utilisation de la force publique contre les scrutateurs sous prétexte qu'il y a danger. Mais le cas le plus sensationnel demeure celui du centre de Aïn Smara (commune de Djelfa) contre lequel le MSP dispose d'un PV signé à blanc par des encadreurs, sans plus de détail sur ce que cela signifie. A l'heure où nous mettons sous presse, la CWISEL tient une réunion d'urgence à la wilaya sur injonction de M. Bouchaïr, dont l'instruction consiste à dresser un PV final qui doit reprendre éventuellement et fidèlement les cas de dépassement et de fraude.