A Béni Saf, et à la faveur d'une présentation vente-dédicace de « fusil d'octobre », son dernier roman, Bouziane Ben Achour a annoncé la publication de sa prochaine oeuvre en septembre. L'aveu lui a été soutiré par le modérateur du débat, alors qu'il était question du fort renouement avec la subjectivité et avec l'envie de dire et de témoigner sous l'aiguillon du traumatisme subi durant les années 1990, un aiguillon qui a aiguisé toutes les formes d'expression artistique et littéraire en Algérie. L'humain est ainsi au centre des créations, loin des œillères idéologiques carrées et de « l'objectivisme ». A cet égard, pour ce qui est de Bouziane Ben Achour, si ses quatre premiers romans ont pour cadre ou toile de fond, la ville, et particulièrement Oran qui l'a vu grandir, sa subjectivité le ramène dans son prochain roman à sa ville natale et celle de son enfance, Béni Saf. C'est elle qui sera le cadre d'une histoire où il est question d'une voix, une voix de femme dont un jeune homme tombe amoureux. Si ce prétexte rappelle aux cinéphiles celui de « Omar Gatlato », l'intrigue est toute autre. Et c'est la relation épistolaire avec la voix. Béni Saf, avec son tourmenté et tout aussi magnifique site, renvoie en écho aux tourments intérieurs du personnage. Mais, s'il est, entre autres, question de mentalité machiste dans cette histoire, d'un auditeur qu'une voix sur une chaîne de la radio algérienne met en émoi, le sujet aborde un immense tabou, celui de l'homosexualité. La parution à Dar El Gharb coïncidera avec le mois de septembre. Devant l'insistance de l'assistance, l'auteur a promis de réserver sa première présentation vente-dédicace pour Béni Saf.