Le métier de transporteur clandestin n'est plus cette occupation qui aide à arrondir les fins de mois difficiles, il est devenu une source financière qui fait vivre des familles, même si c'est aléatoire comme travail. « Il y a des femmes qui font leur réservation rien que pour aller au marché ou rendre visite à des proches », témoigne un jeune clandestin. Ayant terminé ses études universitaires, ce jeune n'a pas trouvé de travail et en se rendant compte que c'est une activité qui fait rentrer de l'argent, il a fini par prendre la place de son père, pourtant, lui, retraité d'une grande entreprise publique. Dans la plupart des villages, quant un membre de la famille tombe malade au milieu de la nuit, seul un transporteur clandestin peut l'emmener vers un établissement hospitalier. Le soir, au niveau du lycée Pasteur, par exemple, tous les retardataires habitant la corniche affluent car ce n'est que là qu'ils peuvent trouver un moyen de transport pour rallier leurs destinations. Les tarifs varient entre 50 et 100 DA par passager. « Je ne me casse pas trop la tête, quand je termine mon travail, à 21 heures, je me dirige tout droit vers les transporteurs clandestins », lance un jeune habitant de Aïn El turk. Lors des grandes vacances, les citoyens, notamment les jeunes, sollicitent ce moyen de transport pour aller à la plage et si c'est pour la journée, le « cland » est prié de revenir le soir pour les récupérer, moyennant un paiement préalablement négocié. Certaines personnes qui se déplacent souvent optent pour des « cland », disponible, qu'ils payent au mois. « Le fait que vous soyez pressés ou devant un cas d'urgence diminue vos chances de négocier le prix avec le transporteur », nous explique un habitué des clandestins. Il est difficile d'évaluer le nombre des transporteurs clandestins en circulation actuellement, mais une chose est sûre, ils sont de plus en plus nombreux à s'adonner à cette activité très rentable.