La population a exprimé, par l'abstention massive aux législatives du 17 mai dernier, sa rupture avec le système. Telle est la lecture faite par le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, du fort taux d'abstention. « Le peuple algérien a, par son abstention massive exceptionnelle, signifié clairement, fortement et sans équivoque sa rupture avec le système de prédation culturelle, politique, électorale, économique et sociale », a-t-il estimé dans un message adressé, jeudi dernier, aux militants et cadres de son parti. Un message rendu public hier par le secrétariat national du parti. Les Algériens, estime dans ce sens le leader du FFS, ont marqué leur désir de reprendre leurs droits confisqués. « Au-delà du ras-le-bol, le peuple a marqué son indéniable volonté de reconquérir sa souveraineté et restituer aux citoyens leurs libertés d'expression, d'organisation et de participation à la gestion politique, culturelle, économique et sociale du pays », ajoute-t-il. Ce faisant, le vieil opposant exhorte les cadres et militants du FFS à bien saisir le message populaire et à le traduire en action efficace sur le terrain. « Il est de notre responsabilité de traduire ce message en programme politique efficace, cohérent et mobilisateur de l'ensemble des forces saines du pays, en vue d'une alternative démocratique et sociale et pacifique », lance-t-il. Afin de concrétiser cet objectif, Hocine Aït Ahmed invite les responsables du FFS à introduire des réformes dans la gestion du parti permettant de corriger « toutes les dérives enregistrées ». « Je souhaite que l'audit aura à cœur de revenir sur les responsabilités du congrès précédent comme source des dérives d'apparatchiks et des insuffisances qui parasiteront une gestion démocratique des structures », ajoute-t-il. Hocine Aït Ahmed semble vouloir remettre de l'ordre dans sa maison, en appelant à moderniser les méthodes de travail du parti dans la prise de décision et dans leur mise en œuvre sur le terrain. « Il nous faut sortir des improvisations et des approximations. Il est inconcevable, à titre d'exemple, de ne pas conclure réunions et débats à tous les niveaux par des procès-verbaux clairs et sans verbiage », note-t-il en invitant à mettre en place de nouveaux mécanismes. La conférence nationale d'audit du FFS a tenu, selon Karim Tabbou, premier secrétaire du parti, en considération les remarques du président du parti. En plus de la révision des statuts du parti, l'audit a recommandé, selon lui, d'ouvrir le parti sur la société. Ceci, en donnant l'occasion aux représentants de la société civile de participer dans les structures du parti et d'avoir un pouvoir délibérant. Absent lors de la dernière rencontre, Hocine Aït Ahmed sera présent lors du congrès devant se tenir les 4, 5 et 6 septembre prochain.