Dans son dernier rapport sur la situation de l'élevage camelin dans la wilaya de Ouargla, la commission chargée de l'agriculture de l'APW a mis l'accent sur plusieurs contraintes qui entravent le développement du cheptel. Les contraintes relevées par les élus et prises en compte par la direction des services agricoles de la wilaya, sont en premier lieu, l'insuffisance de mesures encourageantes au profit des éleveurs de dromadaires, le manque de puits de parcours dans les zones traditionnelles de pacage, et surtout la non-protection du cheptel camelin en transhumance. Pour détailler ces points dont la prise en charge est jugée vitale par M. Hellali, élu à l'APW de Ouargla et président de l'association des éleveurs de dromadaires de la wilaya, il faut savoir que malgré le programme ambitieux d'intensification des puits de parcours initié par les pouvoirs publics, les principales préoccupations des éleveurs restent les appoints en alimentation et l'amélioration de la couverture sanitaire. Le surpâturage dans les zones de pacage steppiques doit être pris en charge avec plus de projets allant dans le sens d'une consolidation et d'une mise en valeur des parcours par la réalisation de plus de forages, de puits pastoraux et l'ouverture de nouvelles pistes, précisera M. Hellali dans son intervention. Ce dernier ne manquera pas de souligner la persistance de l'impact négatif des accidents de la route et des bourbiers pétroliers sur le dromadaire. Même si aucune statistique fiable n'existe à ce propos, on parle d'une cinquantaine de têtes perdues chaque année, soit lors d'accidents de circulation, soit par envasement dans les bourbiers engendrés par l'exploration pétrolière et laissés en l'état par Sonatrach, malgré les différents écrits officiels des instances concernées dans ce sens. Le rapport de l'APW signale également l'absence d'actions soutenues concernant la protection et le développement du cheptel camelin depuis la suppression de la prime de 5 000 DA par tête pour les naissances de femelles, instaurée en 1997 pour être annulée l'année suivante. Comme toutes les actions d'appui au secteur agricole dans la wilaya de Ouargla, l'application de ce programme a été sujette à controverse vu l'impossibilité de procéder à un recensement réel des effectifs. Malgré cela, il est à souligner que le projet de développement de la steppe et des zones pastorales en général, a bénéficié d'actions soutenues depuis 1992, ce qui a permis de multiplier les effectifs du camelin au niveau national, passant de 140 000 têtes en 1993 à 333 933 têtes, dont 169 146 chamelles, selon le recensement général de l'agriculture (RGA) de 2003. Le Haut commissariat au développement de la steppe (HCDS), sis à Djelfa, a d'ailleurs étendu ses actions de réalisation de puits de parcours fonctionnant à l'énergie solaire dans les zones agropastorales de la wilaya de Ouargla durant l'exercice en cours, notamment à El Hadjira et Taïbet et ce, au profit des population rurales de ces régions. Dans le cadre du programme des Grands travaux entrepris par cette instance, il est prévu plusieurs opérations. On peut en citer les aménagements pastoraux sur une superficie de 1 500 000 ha, la mise en défense (restauration des zones dégradées) d'une autre de 700 000 ha, la plantation d'arbustes fourragers sur une superficie de 100 000 ha, la mise en place de brise-vent sur une distance de 1 200 km, l'aménagement de 3 000 km de pistes, et bien d'autres opérations encore. Néanmoins, ce qui intéresse le plus les éleveurs de camelins, ce sont les points d'eau avec la prévision de 2300 unités sur les parcours consolidés par un programme d'aménagement hydraulique, grâce à la récupération des eaux superficielles et le captage des eaux de source.