La famille Merbah réside à l'impasse Sahraoui à Blida depuis 1967. Le père décédé, les enfants continuent à habiter ce bien domanial constitué de trois pièces et un patio dans un dénivellement accueillant toutes les pluies et les rigoles formées des ruissellements. L'évacuation des eaux usées étant impossible dans cette situation, la fosse septique se trouve souvent pleine et c'est l'appel aux services d'hygiène. Les enfants ont grandi et le premier mariage du jeune homme se soldera au bout de quelques années par un divorce. Celui-ci est la conséquence des conditions d'hygiène désastreuses. Des trois chambres et de la cuisine, il ne subsiste que deux chambres, le reste étant grignoté par les eaux. Aux services d'entretien de la commune, on fait la sourde oreille et, comme un malheur n'arrive jamais seul, une des filles qui avait été mariée et était partie vivre ailleurs, est revenue avec, en charge, une enfant qui, elle-même, se trouve être aujourd'hui une étudiante à l'université. 1Les listes d'attribution de logements s'établissent au fil du temps et l'espoir faisant vivre, la famille, très connue à Blida, n'a jamais désespéré. En 2007, 40 années après, la situation sociale de la famille a subi un coup terrible. Rares sont les familles qui s'attardent devant le pas-de-porte de la maison : une niche de chien dans une résidence posséderait un meilleur statut. Misère, pauvreté, insalubrité. « C'est le Tchad dans une rue réputée être un quartier résidentiel », dira un vieux Blidéen.