Le remaniement du gouvernement qui vient d'être opéré s'apparente à un coup d'épée dans l'eau, dans la mesure où Bouteflika reprend encore les mêmes pour recommencer. Si cette tendance au maintien de la cadence de travail de l'ancien gouvernement semble convenir au chef de l'Etat, il reste que la nomination de Mourad Medelci à la tête des Affaires étrangères est tout de même un changement à disséquer. De formation économique et dirigeant toujours des départements liés à la sphère économique, notamment les finances comme dernier portefeuille ministériel avant ce remaniement, Mourad Medelci vient à la diplomatie sans qu'on l'y voit venir. Cette désignation pourrait obéir à deux lectures distinctes. Comme première analyse, nous sommes tentés de dire que Bouteflika veut initier une nouvelle ère de la diplomatie algérienne, celle résolument orientée vers la promotion de l'investissement étranger en Algérie. Une diplomatie d'affaire qui obéirait à une volonté de redorer l'image du pays surtout sur le plan économique et faire valoir l'attractivité des potentialités d'affaires en Algérie. Jusqu'alors, et de l'avis des observateurs, la politique de promotion de l'investissement confiée aux différents départements chargés d'inciter une relance de l'activité économique n'a pas porté ses fruits. En nommant Medelci à la tête de la diplomatie algérienne, Bouteflika semble vouloir ainsi verser dans le moulin des affaires étrangères la lourde tâche de promotion de l'investissement. Une nomination qui abonde directement dans le sens de la recommandation faite par le chef de l'Etat aux diplomates algériens en les invitant à être les ambassadeurs de l'investissement en Algérie. L'autre analyse qui pourrait aussi justifier le choix de Mourad Medelci comme chef de la diplomatie, c'est sa légendaire discipline. Bouteflika qui, depuis son investiture, n'a pas caché son penchant pour chapeauter les affaires étrangères, semble avoir opté pour une gestion indirecte de la diplomatie. Ayant un lien presque ombilical avec le département des AE, Bouteflika confirme sa détermination à continuer la gestion des grands dossiers de politique étrangère.