L'utilisation, par les terroristes, des armes et produits chimiques ne constitue pas une menace pour l'Algérie. Mourad Medelci, fraîchement nommé à la tête du ministère des Affaires étrangères, en est rassuré. « L'Algérie a pris toutes les dispositions afin que ce risque soit tout à fait mineur », a-t-il déclaré hier en marge de l'ouverture des travaux de l'atelier sur « l'universalité de la mise en œuvre de la Convention pour l'interdiction des armes chimiques en Afrique ». M. Medelci exprime, à l'occasion, l'ambition de l'Algérie d' « aller vers un risque zéro dans un monde particulièrement ouvert ». Il indique en même temps la nécessité de « rester vigilant » et que « personne n'est à l'abri du risque du terrorisme chimique ». Il affirme, en outre, que cette question « est devenue, de nos jours, une préoccupation majeure de la communauté internationale ». Pour y faire face, M. Medelci parle de la nécessité de « la coopération et la prévention à travers des approches solidaires et concertées qui pourront nous préserver contre toute utilisation potentielle de ces armes par des acteurs non étatiques ». Le ministre indique, au passage, que l'Algérie, qui a ratifié la Convention pour l'interdiction des armes chimiques en 1995 – soit deux ans après sa signature le 13 janvier 1993 à Paris –, « remplit ses engagements conformément à la résolution 1540 du Conseil de sécurité ». Selon lui, la ratification de la convention permet aux Etats signataires de bénéficier de l'assistance des pays industrialisés dans le domaine. De son côté, Rogelio Pfirter, directeur général de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), a indiqué que l'OIAC est « prête » à aider les pays africains pour qu'ils accèdent à la technologie et à l'industrie chimique pour une utilisation pacifique. Précisant que 183 Etats sont membres de l'organisation, M. Pfirter a insisté sur l'importance de poursuivre le travail de persuasion, notamment dans la région du Proche-Orient, afin d'amener des pays comme l'Irak et le Liban à signer la convention. Pour lui, cette convention constitue une base juridique qui facilitera la coopération entre Etats dans le domaine de la lutte contre le terrorisme utilisant des produits chimiques. 49 pays ont signé la convention avec l'adhésion toute nouvelle de la République du Congo. Adhésion qui a été annoncée hier à Alger par l'ambassadeur de ce pays en Algérie. Depuis son entrée en vigueur en 1997, la convention a permis de régler les problèmes posés par près de 90% des installations déclarées en les faisant détruire ou en les convertissant à des fins pacifiques. Aussi, plus de 30% des 8,5 millions d'armes chimiques déclarées, sous formes de munitions, ont été détruites sous vérification de l'OIAC. Les travaux de l'atelier sur l'universalité de la mise en œuvre de la Convention pour l'interdiction des armes chimiques en Afrique, coïncidant avec le 10e anniversaire de l'entrée en vigueur de cette convention, se poursuivent aujourd'hui à huis clos. Cet atelier vise, selon les organisateurs, à promouvoir la coopération entre l'Union africaine et l'OIAC. Jusqu'à présent, seuls six pays reconnaissent posséder des armes chimiques. Il s'agit de la Russie, des Etats-Unis, de la Corée du Sud, de l'Inde, de l'Albanie et de la Libye.