Ce sont pour la plupart des repris de justice et des délinquants. Ils s'imposent, par la force comme gardiens des 308 parkings clandestins recensés par les services de la commune d'Annaba devenus leurs lieux de prédilection. Ils activent au vu et su de ceux censés assurer la sécurité des biens et des personnes. Y compris là où le stationnement est interdit, pour peu que l'emplacement intéresse des automobilistes. Ces autoproclamés gardiens, que plus rien n'arrête, dépouillent quotidiennement les honnêtes gens. En demi-manche, un tatouage véritablement impressionnant bien mis en évidence, le verbe grossier et l'agressivité à fleur de peau, en ville et sur la corniche, ils font la loi. Ils forment de véritables bandes organisées dans le racket. Quatre « en veille », légèrement en retrait, sont prêts à intervenir en cas d'opposition d'un automobiliste. Le cinquième s'arrogeant le titre de maître des lieux, pour percevoir la dîme. Elle est fixée à 50 dinars. La police d'Annaba semble laisser faire. « Il n'y a pas de plaintes », dira-t-on à celui qui s'avisera de leur reprocher leur passivité. Certains automobilistes, pour ne pas avoir affaire à ces « propriétaires » de parkings armés de couteaux et de gourdins ou à leurs propos très indécents vis-à-vis des récalcitrants, préfèrent risquer le sabot. A défaut, ceux qui auront affaire à la banque, à la poste, aux agences d'assurances ou de voyage, ceux appelés à faire des achats dans un quelconque magasin ou pour prendre un café, devront à chaque fois débourser de 30 à 50 dinars. La société civile est loin de se positionner par rapport à cette situation. Elle est pourtant préjudiciable aux citoyens. Sur le plan de la sécurité, même si certains affirment que ces délinquants et repris de justice sont des indicateurs, on se demande ce qu'ils peuvent bien fournir comme renseignement ou information. A Annaba, la situation a atteint un point de non-retour. Tant et si bien que, face au diktat des malfrats sur les aires de stationnement, le commun des citoyens se pose la question du genre : « Que fait la police ? ».