Rien ne va plus à la coopérative de service et des approvisionnements (CASAP) de la wilaya de Béjaïa. Ils sont près d'une centaine d'adhérents sur les 389 que compte la coopérative à signer une pétition où ils s'élèvent contre une « gestion désastreuse » qu'ils étayent du cas d'utilisation du patrimoine détenu à « d'autres fins que celles définies par les statuts ». Ils citent en cela une location, de gré à gré pour des activités autres qu'agricoles, des hangars et terrains attenants. Les signataires que nous avons reçus à notre rédaction parlent de parkings, de l'imprimerie, de la vente de matériaux de construction, de menuiserie et du lancement d'une promotion immobilière sur les lieux et place du siège social de la coopérative. Autrement dit, les 17 dépôts répartis à travers le territoire de la wilaya ont abandonné leurs attributs statutaires qui sont la location et la commercialisation d'intrants agricoles. L'autre grief est « la non-réélection du conseil de gestion depuis 1999 », alors que le mandat de cet organe est limité à 3 ans avec un renouvellement d'n tiers de ses adhérents chaque année. Une telle élection est subordonnée à la tenue d'une AG. Chose déclarée jamais faite et par voie de conséquence « aucun bilan n'a été présenté à l'approbation de l'AG ». Aussi, les signataires interpellent le directeur des services agricoles (DSA) pour qu'il use de son autorité afin de convoquer une AG. Kenzi Rachid, adhérent mandaté par les contestataires « pour prendre toutes les mesures légales », afin de dénouer la « situation de crise » qui prévaut à la coopérative, pointe du doigt le président du conseil de gérance, M. Iskounène. Ce dernier, contacté par nos soins, se défend de nuire à l'intérêt de la CASAP. Il dénie, pour contre-attaquer, la qualité d'adhérent à certains des pétitionnaires. Pour lui, la crise est née du « legs » laissé par l'ancienne CAPCS : une construction contestée à Fenaïa, un crédit de 20 millions de dinars et 200 ouvriers à rétribuer. A cela s'ajoutent les événements de Kabylie qui se traduisent, pour la coopérative, par l'incendie de la CAPCS d'Amizour, soit 4 millions de dinars partis en fumée et 58 ouvriers restés sans salaires trois ans durant. Les salaires, pour la rescousse, ont été honorés, dit-il, sur le produit des ventes réalisées (aliment du bétail, CMV, son,…). Il s'en suivra « naturellement » un crédit de 6 millions de dinars chez un premier fournisseur et 13 millions de dinars chez un deuxième. Il s'agit alors de pallier, selon lui, les entrées qui se font désirer. De son côté, M. Iskounène dénonce les adhérents qui, eux-mêmes, « ne viennent rien acheter dans leur propre coopérative », et rappelle, de même, que le crédit qui leur a été accordé en marchandises « s'élève à 13 millions de dinars, est, à ce jour non payé aux banques ». L'option de la promotion immobilière « délibérée en AG » et la sous-location au deuxième fournisseur pour usage de parking et dont le deal passé permettra d'effacer la dette contractée auprès de ce dernier sont présentées comme « solutions » trouvées face à tous ces « impayés ». Enfin, notre interlocuteur « rassure » de la tenue prochaine d'une AG où tous les comptes de la coopérative seront clarifiés.