Décision n Cette opération d'«intérêt général» est appelée à être institutionnalisée, assure le ministère de l'Agriculture. Le gouvernement algérien vient de mettre en place un nouveau Système de régulation des produits agricoles de large consommation, Syrpalac, dont le marché de la pomme de terre. Une opération sera lancée à compter de ce samedi 12 juillet, vers tous les opérateurs impliqués dans le stockage et le conditionnement des produits agricoles, a annoncé jeudi le directeur des services agricoles de la wilaya de Boumerdès, Lakhdar Merrakchi. Lors d'une rencontre à laquelle ont pris part les agriculteurs et les agents stockeurs de la wilaya, jeudi et vendredi au siège de la wilaya, le DSA a indiqué que cette mesure, qui vise à encourager le stockage du tubercule, a été prise par le ministère de l'Agriculture en concertation avec le ministère des Finances avec l'aval du Chef du gouvernement, consécutivement à la production de la pomme de terre enregistrée au niveau national évalué à 150 000 tonnes. Les organismes stockeurs s'engageront désormais à conditionner le tubercule qu'ils auront préalablement acheté auprès des agriculteurs moyennant une prime trimestrielle de stockage. De plus, les opérateurs potentiels bénéficieront du paiement de la différence entre les prix d'achat et de vente du tubercule par le biais de la caisse de l'Etat. Le ministère de l'Agriculture invite les stockeurs potentiels, entreprises privées ou publiques, institutions coopératives ou agriculteurs disposant de capacités de froid, à se rapprocher à partir de ce samedi jusqu'au 15 août 2008, des services agricoles de leurs wilayas afin d'entreprendre les démarches nécessaires. La première est relative à une convention qui liera les potentiels stockeurs avec wali de la wilaya. L'un des articles stipule que le prix de référence du tubercule sera de 20DA/kg TTC qui servira désormais de base de calcul à toutes les opérations entre le ministère et les organismes stockeurs. Il y aura aussi une majoration de 25% de prime au titre de la prime de stockage. En outre, l'opérateur intéressé devra signer un contrat notarié dans lequel il s'engage à assurer les bonnes conditions de stockage après avoir fait état de ses capacités en la matière. Dernière étape, l'opérateur aura à signer un cahier des charges avec le DSA. Selon M. Merrakchi, la wilaya de Boumerdès dispose d'une capacité de stockage de 30 000 m3 soit environ 60 000 tonnes. Le complexe de dimension régionale, MAG Sahel de Corso est capable, à lui seul, d'assurer le conditionnement de 15 000 m3 (soit 30 000 t). Globalement, des 150 000 tonnes de pommes de terre à l'échelle nationale, la wilaya de Boumerdès peut assurer le stockage d'au moins la moitié (près de 50%). De cette manière, le processus de mise sur le marché du tubercule sera de plus en plus drastique puisque l'organisme stockeur ne peut vendre sa marchandise sans l'autorisation du ministère. De plus, cette mesure fera barrage aux spéculateurs qui n'hésitent pas à imposer leur diktat notamment en période de pénurie. Enfin, ce nouveau système qui vise à renforcer le rôle des organisations professionnelles, permettra à l'Etat d'intervenir sur le marché afin de stabiliser les prix. 100 000 t de graines importées l Au grand bonheur des agriculteurs et des ménages, la production nationale de la pomme de terre a connu, au cours de ces derniers temps, un bond quantitatif indéniable. L'Algérie a, en effet, enregistré un surplus record de 150 000 tonnes. Selon les spécialistes, trois facteurs auraient favorisé cette hausse substantielle. D'abord, il y a le fait que notre pays a importé pour 100 000 tonnes de graines de pomme de terre d'«excellente qualité», a révélé, jeudi à Boumerdès, le SG de la Chambre de l'agriculture de la wilaya. Selon Abdelaziz Ameur, il y aussi un autre élément relatif aux bonnes conditions climatiques ayant prévalu en cours de saison en sus des efforts déployés par les agriculteurs (irrigation constante, utilisation efficiente de produits phytosanitaires, etc.) . Le rendement a été tel que des agriculteurs en sont arrivés jusqu'à produire entre 700 et 800 t/ha. S'exprimant sur la question des engrais qui ont gravement fait défaut dernièrement, M. Ameur a révélé que la crise est désormais «derrière nous vu que nous avons eu l'aval des autorités pour nous approvisionner à partir de la Casap de Boudouaou. «Il suffit dorénavant que l'agriculteur soit muni d'une carte professionnelle en sus d'une fiche signalétique délivrée par la Chambre, et qu'il se rende à la Casap pour bénéficier des engrais nécessaires», précise-t-il. «Auparavant, les agriculteurs de la wilaya de Boumerdès assuraient leurs besoins en engrais de Béjaïa et de l'unité Asmidal de Oued Smar.» En revanche, les agriculteurs commencent d'ores et déjà à faire usage d'engrais liquides – par opposition aux engrais conventionnels – qui infiltrent directement les feuilles des arbustes. «L'utilisation de ces produits pour lesquels des journées d'étude ont été consacrées est, toutefois, soumise à un contrôle strict», relève notre interlocuteur. «Ces nouveaux produits ont les mêmes effets que les autres produits connus jusque-là», assure-t-il.