Il semble que la culture du putsch agit telles des tentacules d'une pieuvre, affectant tour à tour les partis politiques. Depuis le mouvement de dissidence ayant divisé le FLN, d'autres partis se sont vu livrés à la vindicte et aux scissions. Le Front des forces socialistes (FFS) se voit depuis quelque temps l'objet d'un mouvement de protestation qui fait des apparitions sporadiques au gré des événements. Mais une nouvelle étape vient visiblement d'être franchie dans ce feuilleton de tentative de déstabilisation du parti. Une déclaration, rendue publique hier, signée par six personnes dont le président du parti Essabil, en l'occurrence Abdeslam Ali Rachedi, appelle à la tenue d'un congrès extraordinaire du FFS. Alors qu'il est à la tête d'un autre parti, Ali Rachedi, dont la signature est suivie de celles de Zoubir Laïnceur, Saïd Madjour, Nacer Mezar, Hamid Ouazar et de Nabil Souami, réclame que tous « les cadres marginalisés, exclus ou contraints à la démission, depuis la création du FFS » sont invités à réintégrer le parti. Profitant de la réapparition ces derniers temps du mouvement de protestation, les signataires de ladite déclaration poussent même l'affront jusqu'à dire que la direction du parti n'a aucune légitimité. Réclamant carrément « une refondation du FFS », les initiateurs de la déclaration estiment que « les instances nationales issues du 3e congrès ont largement dépassé la durée de leur mandat et n'ont donc plus aucune légitimité », soulignent-ils en allant jusqu'à dire qu'en droit « le FFS n'a plus, depuis mai 2004, ni président, ni conseil national, ni secrétariat national ». Ne s'arrêtant pas là, la déclaration des six propose aux militants du parti et aux participants au 3e congrès de lancer une pétition réclamant la tenue d'un congrès extraordinaire et « la nouvelle direction se donnerait un délai de 12 à 18 mois pour préparer le congrès ordinaire », indique la déclaration datée du 30 juin de l'année en cours.