Le phénomène est en train de se propager. Ni les partis au pouvoir ni ceux de «l'opposition» ne sont épargnés. La dissidence au sein des formations politiques et des associations est en passe de devenir une véritable pathologie dans le paysage politique algérien. La majorité des partis en est atteinte. La gangrène fait des ravages. Le phénomène, si c'en est un, est en train de se propager. Ni les partis au pouvoir ni ceux de «l'opposition», ne sont épargnés. Au FLN (Front de libération nationale), «la flamme» allumée à la veille de l'élection présidentielle de 2004, n'est pas encore éteinte. Abdelaziz Belkhadem, l'actuel secrétaire général du parti, ne cesse de se démener pour colmater les brèches. De l'avis des observateurs, le vieux parti est en pleine zone de turbulences. Et il n'est, selon toute vraisemblance, pas au bout de ses peines. La situation est telle que la direction du FLN n'arrive pas à trouver un consensus pour tenir son conseil national dont la réunion a été ajournée à plusieurs reprises. Son «partenaire» de l'Alliance présidentielle le MSP (Mouvement de la société pour la paix), se trouve lui aussi dans une très mauvaise posture. Plusieurs cadres de ce parti d'obédience islamiste sont montés au créneau pour dénoncer le «paternalisme» à outrance, exercé par Bouguerra Soltani, le président du parti. Ce dernier veut, vraisemblablement, diriger la locomotive en solo. C'est du moins ce que pensent les opposants de M.Soltani qui invoquent le refus inexpliqué, opposé par le premier responsable du parti de tenir une session extraordinaire du conseil consultatif en vue de l'amendement de certains règlements et décisions prises lors du dernier congrès du MSP. Au FFS (Front des forces socialistes), les choses semblent prendre une tournure délicate. Le plus vieux parti d'opposition voit revenir sur le devant de la scène, ses anciens et/ou ex-éléments. Le premier secrétaire national du parti, Karim Tabbou, aurait, selon des sources proches du FFS, du mal à maîtriser la gestion du parti. Le groupe dit «des frondeurs» a tenu son conseil national à la fin du mois d'août dernier, dans la wilaya de Béjaïa. Pourtant, à l'issue du 4e congrès national du parti d'Aït Ahmed, tenu en septembre 2007, on croyait que la hache de guerre au sein du FFS était enterrée. Situation que les derniers événements ont fini par remettre en cause. Au train où vont les choses, l'émergence d'un FFS parallèle ne semble plus écartée. Visiblement affecté par la tournure qu'ont pris les événements, le premier responsable du parti a pointé, sans ménagement, le pouvoir qu'il accuse de vouloir casser le FFS. Le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), qui n'a pas eu à connaître ce genre de «démêlés» avec ses ouailles, est sur le point d'en faire la désagréable expérience. Le parti de Saïd Sadi est ainsi en passe de voir naître un mouvement de dissidence ou de «redressement» selon le vocable mis à la mode par le FLN. La balle est partie de la wilaya de Béjaïa. Le conflit latent opposant le clan du leader du parti, à celui de Djamel Ferdjellah (du moins dans cette wilaya) se confirme à mesure que le temps passe. Les autres partis, comme El Islah et Ennahda, qui ont déjà été pulvérisés par des mouvements de redressement ravageurs, en subissent, à ce jour, les conséquences. Affaiblis, privés du soutien de leurs militants qui ont choisi d'autres «chapelles», ces partis n'ont aujourd'hui aucun poids sur l'échiquier politique national. Les troubles que connaissent les partis algériens se sont même propagés et frappent de plein fouet certaines associations. Les cas des associations proches de formations politiques, tels que les Scouts musulmans algériens (SMA), l'Union nationale de la Jeunesse algérienne (Unja), l'association El Irchad Oua El Islah, l'Organisation nationale des enfants de chouhadas (Onec), sont édifiants. Par ailleurs, d'aucuns constatent que les partis politiques algériens semblent se nourrir de leur propres conflits internes, alors que le pays se bat dans des difficultés inextricables. Ces désordres sont observés à seulement six mois de l'élection présidentielle. Mais, apparemment, les partis algériens se soucient peu ou prou de ce volet, à moins qu'ils soient suspendus aux lèvres du président de la République, et attendent que ce dernier annonce la révision de la Constitution. Cela leur donnera sans doute du grain à moudre.