Critiqué vivement par les sénateurs du tiers présidentiel, Abdelaziz Belkhadem s'est mis sur la défensive. Visiblement courroucé, le chef du gouvernement, qui s'est présenté hier au Sénat, a tenu à répondre à ses détracteurs avant de donner des explications aux nombreuses questions soulevées lors des débats autour de son programme. « Le programme du gouvernement n'est qu'une copie conforme de celui du président de la République », lance-t-il d'emblée avant de préciser que sa réalisation n'est pas uniquement une mission de l'Exécutif. « La réalisation de ce programme ne saurait être limitée à la seule volonté du gouvernement, mais nécessite le déploiement des efforts de tous pour la poursuite du processus de redressement national, entamé depuis 1999, qui vise la consolidation de la paix, de la sécurité et du développement durable à même de répondre aux besoins du citoyen », indique-t-il. Abdelaziz Belkhadem utilise des mots durs pour répondre à ceux qui l'ont critiqué. Il est allé jusqu'à accuser « certains de ses détracteurs de servir un clan ou de vouloir défendre un intérêt particulier au détriment de l'intérêt général ». Interrogé à sa sortie de l'hémicycle, Abdelaziz Belkhadem dira « qu'il n'a pas critiqué le tiers présidentiel » et que « toute critique objective est la bienvenue ». A qui s'adressent alors les critiques de Belkhadem, sachant que ce sont les sénateurs du tiers présidentiel qui se sont illustrés, avant-hier, en imputant au gouvernement la responsabilité dans le blocage des chantiers présidentiels ? En tout cas, le chef du gouvernement n'a commencé sa réponse aux préoccupations des membres du Conseil de la nation qu'après avoir terminé sa mise au point. Une résolution pour le soutenir Pour atténuer les effets des critiques acerbes qu'il a subies lundi, un groupe de 32 sénateurs a pris l'initiative d'élaborer une résolution de soutien au programme du chef du gouvernement. Une résolution, la deuxième du genre, qui a été adoptée à la majorité écrasante. Ce document ne porte pas uniquement sur le soutien, mais aussi des recommandations. Les sénateurs exhortent, en effet, le gouvernement à poursuivre le processus de modernisation de l'administration, à simplifier ses relations avec le citoyen et à combattre toutes les formes de corruption. Ils recommandent également à Belkhadem « de mettre l'accent sur la redynamisation des projets stratégiques, sur l'encouragement des investissements nationaux et étrangers et leur généralisation au profit des régions du Sud et des Hauts Plateaux ». Dans la présentation de son exposé, Abdelaziz Belkhadem revient sur les grandes lignes de son programme, tout en axant sur les problèmes soulevés par les membres du Sénat. En plus de la réalisation de cinq nouvelles villes, de l'éradication des bidonvilles et la lutte contre la criminalité, l'orateur annonce la mise en place d'un système national d'information à travers l'élaboration de fichiers à caractère national et organisationnel. « Ceci entre dans le cadre de la rénovation du service public et de l'amélioration de la performance de l'Etat et des collectivités locales », déclare-t-il. Selon le chef de l'Exécutif, ce système sera mis en place à travers l'élaboration de fichiers à caractère national et organisationnel (carte nationale d'identité, passeport et carte grise). Ce système, soutient-il, permettra de moderniser la gestion des cartes grises au niveau national et de garantir la cohérence en matière de délai de retrait. Abdelaziz Belkhadem affirme également qu'un décret exécutif relatif à la création du centre national de confection de la carte nationale informatisée et non falsifiable sera examiné prochainement en conseil de gouvernement.