50 000 à 180 000 DA de charge dépensière par femme atteinte d'hypertension et hospitalisée ! C'est le montant révélé par le professeur Bakhti, gynécologue au CHU Ben Boulaïd de Blida. L'étude ayant fait récemment l'objet d'une soutenance a concerné 20 045 femmes malades suivies sur cinq années et qui avaient fait une hypertension liée à la grossesse. Ce fléau a été signalé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui avait indiqué une augmentation de 40% de cette maladie durant la décennie écoulée. « Les causes ont été cernées et proviennent d'une grossesse tardive (+ de 30 ans) ou précoce (moins de 18 ans), de l'absence de suivi qui demeure la cause essentielle des maladies liées à la grossesse ainsi que d'autres causes moins importantes », dira le Pr Bakhti qui fera remarquer que le risque est plus grand pour la femme habitant les hautes altitudes. Le sujet semble n'avoir jamais été traité en Algérie et même dans le monde « Le traitement pour l'hypertension chez la femme enceinte n'a pas encore été trouvé » précisera M. Bakhti qui aura cette pointe d'humour : « Une université américaine recouvre d'un blason tous les noms de maladie et celui de l'hypertension demeure sans patronyme. La prévention de cette hypertension demeure le suivi de la grossesse, la consommation des antioxydants qu'on trouve dans les fruits et les légumes et la tomate comme nos parents qui n'hésitaient pas à faire manger beaucoup de plats épicés aux futures mamans », affirme Bakhti, lui-même originaire de M'sila où le plat « Z'viti » demeure la prédilection des familles pour les invités. Professeur en gynécologie obstétrique, M. Bakhti a travaillé sur un thème entrant dans le cadre du Programme national pour la lutte contre la mortalité maternelle suivant le décret n°5/438 du 10 novembre 2005. Sur 100 cas d'hypertension artérielle chez la femme enceinte, 35 patientes sont hospitalisées durant moins d'une semaine et 35 autres moins de quinze jours alors que le reste demeure à l'hôpital au-delà de deux semaines. Cette situation engendre des dépenses auxquelles l'administration du CHU doit faire face. Une prise en charge lourde pour l'Etat et des obligations de suivi pour les prématurés, ces derniers représentant 60% des naissances chez les cas d'hypertension artérielle. Sur 100 000 naissances 26 débouchent sur le décès de la mère et l'idée d'une association de protection de la femme hypertendue commence à voir le jour après le travail du Pr Bakhti, un travail ayant exigé une décennie d'efforts soutenus.