Ceux qui ont en entendu parler seront assurément surpris. Issu d'une lignée de targui, Amar Sundy qui s'est produit au Festival de la musique gnawi qui se déroule toujours à l'Agora de Riadh El Feth, saura éblouir son public. L'artiste au long cours ne prémédite jamais rien puisque tout s'impose à lui. « Je cherche à être authentique. La seule façon de l'être, c'est de laisser tout venir en moi jusqu'au moment où le corps devient souffrant et ne résiste plus à délivrer le message dont il est porteur. » Amar Sundy verra du pays. Il approchera Albert Collins et Albert King, après avoir visité les States aux côtés de James Cotton, Otis Rush, Screaming Jay Hawkins. Amar Sundy est né au début des années 1960, non loin de Tamanrasset. Ayant vécu en France, il ne tardera pas à rejoindre sa région pour s'y ressourcer. « Je suis né dans le désert au milieu des hommes fiers et invincibles, conscient, très tôt, de la force de la nature qui règle toutes choses », aime-t-il à répéter. Amar Sundy est auteur compositeur et interprète ses morceaux en français, anglais et surtout en touareg. En 1990, il sortira son premier album : Hoggar-Chicago-Paris qui fera tilt. S'ensuivra une tournée de trois ans qui le mènera partout : festival de Jazz de Montréal, Francofolies de Montréal, festival d'été de Québec, Arezzo festival Italie, Barcelone. Sortira par la suite l'Homme Bleu. « Cet album est un premier essai, après cinq ans d'expérimentation et de recherche d'un style nouveau basé sur la fusion du Blues et des rythmes berbères », relève-t-il. Saura-t-on revoir Sundy chez nous ? C'est le vœu des présents assurément conquis. Le groupe que dirige Joe Batoury franchira le premier la scène de l'Agora. Monté il y a tout juste deux ans, le groupe n'a pas dérogé à la tradition musicale traditionnelle. Le groupe a pris le nom de son chanteur attitré, Joe, qui a une voix qui porte. Pas besoin pour eux de tirer sur la corde : la gestuelle qui accompagne la musique donne une note insoupçonnable. Reste que cette manière de faire, on la trouve chez la plupart, sinon tous les groupes gnaoui. Dix ans avant la création du groupe, le compositeur a commencé par le hip-hop, d'où assurément une certaine manière de jouer et d'être sur scène. La scène devient non seulement ce lieu où l'on donne libre cours à sa voix, mais aussi celui où le corps est aussi sollicité. Place aux femmes. La griotte venue du pays de Vall, la Mauritanie, n'a pas dérogé à sa réputation de chanteuse maniant avec dextérité la harpe ardine. Chez les Maures de Mauritanie, la transmission de la musique revient à la caste des Iggawin. Elle a de qui tenir puisque son père, compositeur de l'hymne national est de cette caste. Sa mère, de son côté, se charge de lui enseigner la pratique de l'ardin.