Le domicile des Aït Amrane à la cité Diar Echems s'est avéré exigu hier matin pour contenir du monde, dont des personnalités : Ahmed Ouyahia, Belkhadem, Ghlamallah, Larbi Belkheïr, le général Saïd Bey, El Habiri, des hommes de culture tels que Amine Zaoui, du culte comme Abdelhafidh Chibane, les autorités civiles et militaires, des rescapés du PPA - des amis du défunt - et beaucoup de citoyens. Les services de la wilaya et l'APC se sont pliés en quatre pour permettre une bonne organisation des funérailles. Des funérailles grandioses empreintes de calme et de recueillement depuis le domicile jusqu'au nouveau cimetière, en passant par la mosquée El Qods. L'oraison funèbre prononcée par le ministre des Affaires religieuses par Ghlamallah a fait ressortir « les traits qui ont caractérisé l'homme très estimé à Tiaret ». « Tous ces hommes qui l'ont aujourd'hui accompagné, dira l'orateur, viendront demain devant Dieu témoigner de ta droiture, de ta sincérité pour les nobles causes que tu as défendues. Puisse Dieu t'accueillir en Son Vaste Paradis et te couvre de Sa Bénédiction. » Youssef, son fils aîné, est venu nous rappeler que son père, décédé des suites de la maladie de Parkinson, avait 80 ans. Il nous apprendra que son frère Omar tout autant que sa sœur Fatiha sont rentrés en urgence de France pour assister à l'enterrement. Son grand frère Hamid était absent car hospitalisé à Oran. Les gens venus présenter leurs condoléances ont été amenés par ce cinquantenaire du 1er Novembre à se retremper dans le passé de Si Mohamed, l'instituteur, le directeur de l'académie, le militant qui activa au PPA-MTLD aux côtés des étudiants de Ben Aknoun et son combat pour la revendication de tamazight. L'enterrement de Si Mohamed, Muhund Idir pour les intimes, a été - au-delà d'une carrière professionnelle, de son passé révolutionnaire et de son activisme dans le HCA bien remplis - une autre occasion de voir côte à côte des gens d'obédiences diverses non sans remémorer Si Ahmed, son père, figure emblématique de la section locale des oulémas.