Après avoir vivement dénoncé en mai dernier les conditions « épouvantables » dans lesquelles se trouvaient leurs immeubles, les locataires de l'AADL, site GECO, ont décidé de passer à une autre forme de protestation pour obtenir, par la justice, ce que les responsables de l'agence tardent à leur accorder. En effet, Amir Benmaâmar, président de l'association Zahra , représentant les locataires dudit site, nous dira à ce sujet : « Nous avons trop attendu, mais force est de constater qu'il n'y a aucune réponse à nos doléances de la part des responsables concernés. Pire, la situation ne fait que s'aggraver. Actuellement aucun ascenseur ne fonctionne, alors qu'au mois de mai, nous avions deux ascenseurs fonctionnels. Par ailleurs, nous n'avons décelé aucun changement à l'intérieur des immeubles, pour la simple raison que les travaux nécessaires à la réhabilitation du bâti n'ont pas encore été réalisés. Franchement, nous ne pensons pas avoir payé pour vivre dans de pareilles conditions. J'estime que nous avons été lésés. Devant le mutisme des responsables de l'agence, nous avons décidé de porter l'affaire devant la justice, car il y a vraiment injustice ». L'audience est prévue d'ailleurs aujourd'hui au tribunal d'El Khroub, où maître Rabah Bouakkaz défendra l'intérêt des locataires du site GECO. Basé sur des rapports d'expertise, le plaidoyer de l'avocat sera axé sur la non-conformité des constructions et les dysfonctionnements qui y ont été constatés, à savoir, les infiltrations d'eau et l'apparition de fissures au niveau des murs et plafonds des appartements. Les habitants ne semblent pas disposer non plus de certificats de conformité concernant leurs appartements, chose exigée par la législation (loi 29 /90). L'avocat dénoncera carrément l'insalubrité des habitations du site GECO. Le président de l'association ajoutera : « Nous nous estimons lésés, car nous payons pour des prestations qui ne sont pas honorées. Aujourd'hui notre objectif est d'être indemnisés par l'agence ».Au-delà de ce bras de fer engagé contre l'AADL, les habitants n'aspirent finalement qu'à vivre dans un cadre agréable, et retrouver une vie paisible loin de tous ces désagréments journaliers. Pour un locataire qui habite au 15e ou au 16e étage, il n'est que légitime, de demander à ce que l'ascenseur soit opérationnel, et de préférence sans danger pour sa vie et celle des siens.