Le dossier de la privatisation des entreprises publiques économiques vient d'être remis sur le tapis. L'engagement des pouvoirs publics à aller rapidement sur cette voie a été réitéré, une nouvelle fois, par le chef du gouvernement lui-même, lundi dernier en marge de la cérémonie de présentation des vœux au président de la République à l'occasion du cinquantenaire de la Révolution de Novembre. Les 1200 entreprises publiques existantes « seront proposées à la privatisation, hormis les entreprises stratégiques », a déclaré Ahmed Ouyahia, cité par l'APS. Une déclaration qui sonne tel un avis d'appel d'offres officiel (re)lancé en direction des éventuels repreneurs nationaux ou étrangers. Il n'est pas possible, souligne le chef de l'Exécutif, d'« entrer dans l'économie de marché avec les méthodes éculées des dernières décennies, comme il est vain d'aspirer à l'ouverture sur le marché mondial avec des entreprises encore sous domination de l'Etat ou de l'Administration ». Il n'y a pas de place à la démagogie si nous voulons entrer dans l'économie de marché », a-t-il encore ajouté. S'agissant des entreprises dites stratégiques et non privatisables, Ahmed Ouyahia cite notamment Sonatrach, Sonelgaz et la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Entamé pourtant depuis une dizaine d'années, le processus de privatisation des entités publiques économiques a été un échec remarqué de la politique du gouvernement. Seulement deux cas de privatisation ont été réalisés depuis le lancement du processus de la privatisation, à savoir Sider-Ispat et Enad-Henkel. L'Etat a payé chèrement l'échec du gouvernement en matière de privatisation en continuant à financer, à coup de milliards de dollars, des entreprises publiques déficitaires. Les statistiques actuelles sur le secteur public économique font état de 263 entreprises considérées comme durablement déstructurées et déficitaires, alors que le nombre de celles dites « insuffisamment performantes » avoisinerait les 600 entreprises. Se voulant rassurant à l'égard du partenaire social, Ahmed Ouyahia, dira : « Toute offre d'investissement doit être bénéfique pour l'économie nationale et pour le Trésor public, préservant les postes d'emploi et créant d'autres. » Interpellé également sur l'augmentation des prix de certains produits de consommation durant le Ramadhan, le chef du gouvernement a affirmé que « l'Etat n'a décidé d'aucune augmentation » et que la flambée des prix de certains produits, comme l'huile et la viande, était le fait de « la spéculation » sur un marché « insuffisamment contrôlé ». S'agissant de l'augmentation des prix du gas-oil, tel que le prévoit le projet de loi de finances pour 2005, M. Ouyahia a expliqué qu'elle était « inévitable », car c'est le seul moyen économique d'adapter progressivement l'offre de ce produit stratégique, qui est limitée, à une demande grandissante, sans avoir à recourir - comme par le passé pour d'autres produits de consommation courante (pain, lait...) - à une hausse brutale et importante des prix ou bien à des importations coûteuses.