Coup sur coup, en moins d'une semaine, quatre personnes sont décédées sur les routes à El Kala faisant ainsi porter le deuil à presque toute la population. Véhicule défectueux, vitesse excessive, conduite dangereuse, imprudence des piétons, c'est la sempiternelle litanie des causes d'accidents et leur corollaire : les drames familiaux. Il y en a toutefois qui sont prévisibles et qu'on aurait pu éviter, car il s'en produit souvent au même endroit, au même point noir. Sur le CW 109, au lieu-dit Demt Rihana, il y a un ponceau qui enjambe l'oued du même nom, donc un rétrécissement de la chaussée dans un virage serré au bout d'une longue ligne droite. L'eau y coule en toute saison et en plus il y a une source captée juste à cet endroit. C'est devenue une halte pour se rafraîchir et se désaltérer, pour puiser de l'eau pendant les pénuries - les colonies de vacances y font la queue en été - et, de plus en plus, on vient y laver gratis et bichonner la voiture neuve achetée à plusieurs dizaines de millions. Résultat, il y a un encombrement de la chaussée et des piétons qui vont et viennent. On y compte deux morts depuis l'été dernier, percutés ou écrasés par ses véhicules venant à toute vitesse. Comme à leur habitude, les pouvoirs publics attendent l'hécatombe pour prendre des mesures ! Un peu plus loin, à la hauteur du village de Gantra El Hamra, on vient de refaire les ralentisseurs avec le matériel d'entretien des chaussées offert à la commune lors de l'ouverture officielle de la saison estivale en juin dernier et qui n'a pas servi qu'à cela depuis sa réception. C'est devenu un autre point noir parce qu'un incompétent a jugé bon d'autoriser des constructions de l'autre côté de la route qui longeait le village où les terrains constructibles ne manquent pas. Aujourd'hui, elle le traverse avec tous les dangers qu'elle peut faire courir à une agglomération en pleine extension. Et au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons qu'un véhicule utilitaire qui a perdu le contrôle, a embouti devant le carré des martyrs d'El Kala, les voitures de la délégation officielle stationnées un peu n'importe comment. Dans le civisme, tout particulièrement sur les routes aussi mortelles que le terrorisme, l'exemple doit venir d'en haut.