Depuis l'application du tarif de référence au remboursement, les assurés sociaux se sont retrouvés à payer la différence sur certains produits de spécialité en raison de l'indisponibilité de ceux soumis à ce tarif de référence. La Cnas a évalué à 7% l'économie réalisée grâce au tarif de référence, selon une étude du Snapo. Une première évaluation depuis l'application du tarif de référence au remboursement instauré au mois d'avril 2006 par la Cnas vient d'être réalisée par le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo). Chose qui devait être faite par les services de la Cnas pour ensuite élargir la liste des produits qui seront soumis au tarif de référence, comme cela avait été annoncé par Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Une mini-enquête menée par le Snapo vient de démontrer que depuis une année, entre avril 2006 et avril 2007, il a été constaté dans les officines « des variations anormales et relativement importantes des prix de certains médicaments revus pour une grande part à la baisse. Une rupture de stock de certains produits alignés sur le tarif de référence a été aussi enregistrée », fait-on remarquer. Cette étude a pour objectif, selon le syndicat des pharmaciens, d'évaluer l'impact du tarif de référence sur le prix du médicament et ses implications sur le malade, au niveau de la Cnas, de l'officine et est-ce que cette mesure est en faveur du générique ou du princeps ? Des questionnements auxquels le Snapo a tenté de répondre en effectuant un relevé des prix publics Algérie (PPA) des spécialités princeps et génériques soumises au tarif de référence entre avril 2006 et avril 2007. Ces relevés ont été faits sur une période d'un mois. L'étude a concerné seulement 264 produits sur les 1126 spécialités listées du fait de la non-disponibilité des autres médicaments, note le Snapo. Cela s'explique par le fait que certains produits sont enregistrés mais non commercialisés, en rupture de stock ou des produits disponibles en avril 2006 et non disponibles en avril 2007 ou l'inverse. L'échantillon en question, à savoir 264 médicaments, qui représentent 23% des produits de la liste des médicaments soumis au tarif de référence. Les résultats de l'étude ont révélé que les assurés sociaux malades ont boudé dans l'ensemble des spécialités dont le PPA est supérieur au tarif de référence afin d'éviter de payer une différence parfois très importante, non prise en charge par la Cnas. Donc il a été constaté une diminution de la demande des produits au PPA supérieur au tarif de référence et une augmentation de la demande des produits au PPA inférieur ou égal au tarif de référence. L'étude a montré aussi que durant cette période, il a été constaté une baisse moyenne des prix des médicaments de -2,43%. Cette diminution a concerné 111 produits, soit 42% de l'échantillon. Une situation qui n'a pas été sans préjudices sur les malades assurés sociaux. Quant à la Cnas qui comptait beaucoup sur ce tarif de référence pour une optimisation des dépenses, elle n'a pu réaliser que l'économie de 7%. Pour ce qui est des gains pour le pharmacien, une augmentation de deux points sur les taux de marge de 50% et 33% a été enregistrée contre une perte du même ordre pour les deux autres paliers 25% et 20%. « Une diminution consécutive des chiffres d'affaires peut en résulter et engendrer une diminution des marges bénéficiaires brutes », souligne le Snapo. L'étude a révélé ainsi que sur les 56 spécialités qui n'ont subi aucune variation de prix, 49 sont des génériques, représentant 88% des produits.