L'ère de la discorde et de la rupture entre le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) semble être dépassée. La dernière rencontre entre les deux parties s'est soldée par le règlement du lourd passif de désaccord et l'aboutissement des revendications des enseignants. Ainsi, la grille des salaires et le statut des enseignants du supérieur seront fin prêts dans une semaine. Le coordonnateur national du Cnes, Abdelmalek Rahmani, a affirmé, à l'occasion de la clôture des journées portes ouvertes sur l'université, que la lancinante question des salaires « est définitivement réglée ». Commentant la réunion avec le ministre, le même responsable estime avoir eu « un entretien très franc » et indique qu'il a reçu des assurances quant au règlement « de nombre de problèmes en suspens, notamment l'acquisition par les enseignants des logements loués depuis des années ». Ceci, en sus du début de réalisation de 1700 logements au profit des enseignants dans 35 universités, d'une valeur de 4 millions de dinars chacun. M. Rahmani souligne que d'autres projets viendront, dans les années à venir, répondre à d'autres besoins. Le coordonnateur du Cnes souligne avoir évoqué avec Harraoubia tous les problèmes auxquels les enseignants font face, dont « les dépassements enregistrés au niveau de certaines universités, qu'il s'agisse de gestion administrative, financière ou pédagogique ». Du côté de la tutelle, l'enthousiasme est à son comble. Le MESRS estime que le principe de rencontres périodiques entre syndicat et tutelle a été adopté « en vue d'aplanir les difficultés et de mieux prendre en charge les préoccupations de la famille universitaire », ceci en se portant garant de la prise en charge de tous les problèmes des différentes catégories au niveau de l'université algérienne, à la fois les enseignants, les étudiants et les travailleurs. M. Rahmani déplore toutefois que cette décision d'instauration d'un dialogue permanent avec le syndicat, prise par le ministre, ne soit pas du goût de certains responsables d'établissements universitaires. Il en appelle à l'intervention de Rachid Harraoubia pour assainir le climat au sein de l'université. Il est à rappeler cependant que certaines sections du Cnes se sont abstenues de prendre part à la démarche du dialogue avec la tutelle prônée par la nouvelle direction, avant que le processus de protestation ne soit arrivé à son bout. Ce refus n'a toutefois pas été utilisé comme carte de pression sur la direction du Cnes. Cette dernière a été mise devant une obligation de résultat et sa démarche sera jugée sur la qualité des acquis qui seront soumis à la connaissance des enseignants d'ici une semaine. Des années durant, l'enseignant de l'université algérienne n'a pas cessé de lutter pour l'amélioration des conditions socioprofessionnelles, l'empêchant de se pencher sur le travail de recherche qu'il est censé mener au quotidien pour un meilleur rendement et pour le bien de l'université.