« Lors de chaque festival organisé dans un pays arabe, nous avons des discussions et nous nous entendons toujours pour lancer des initiatives d'entraide pour booster le cinéma arabe mais, à chaque fois, rien ne se fait et tout le monde se tourne vers l'Europe », avoue Hocine Fehmi, plusieurs fois directeur du festival international du Caire qui est intervenu lors d'une conférence de presse organisée à l'hôtel Royal, quelques instants avant la cérémonie d'ouverture. Oran : De notre bureau Selon lui, l'idée d'un festival de cinéma en Algérie a été émise il y a des années de cela avec les cinéastes algériens comme Hamina et Rachedi, rencontrés à maintes occasions, et s'est félicité que finalement ses efforts aient abouti grâce à la manifestation « Alger capitale de la culture arabe ». « J'ai accepté de présider le jury pour contribuer à la réussite de l'initiative, car l'Algérie connue pour son industrie du cinéma doit être dotée d'un tel événement d'autant plus que d'autres pays qui n'ont pas de cinéma en ont sont pourvus », a-t-il déclaré en précisant que c'est là une autre occasion d'évaluer ce qui se fait de mieux dans ce domaine afin de répondre aux espoirs et aux rêves de nos peuples. Les critères d'évaluation, rassure-t-il, seront internationaux et s'intéresseront à tous les aspects : le récit, le langage cinématographique, la création, l'interprétation, la musique et même le silence (car il est significatif), les décors, le style, l'éclairage, etc. En réponse à une question relative au fait que des films sont présentés à plusieurs festivals, il explique que pour être réellement un festival international reconnu, il faut d'abord cumuler 5 années d'expérience avant de prétendre à une adhésion à la Fédération internationale des producteurs qui fixe les règles et ne projeter que des films inédits. En attendant, le festival peut concerner des films déjà projetés et c'est le cas pour le festival d'Oran qui a élargi les modalités de participation à des films réalisés durant les 3 dernières années. Réagissant à une question relative à la morale concernant la sexualité (el djins en arabe), le cinéaste égyptien a d'abord expliqué que les films égyptiens, encore moins ceux des autres pays arabes, ne contiennent pas d'images de ce genre et que s'il y a des scènes « osées », le spectateur est libre de ne pas aller voir le film ou de zapper quand cela passe à la télé. Ce qui le préoccupe, à juste titre, c'est l'image négative de la femme ou de l'homme égyptiens (il parle du cas qu'il connaît le mieux) véhiculé par certains films et cela n'a rien à voir avec le sexe. Pour cela, il rappelle que certains pays n'exercent aucun contrôle et donc pas de censure sur les films, mais il sont dotés de syndicats qui régulent cet art. Le contrôle s'exerce plutôt dans les pays arabes. Connu pour son franc-parler, Hocine Fehmi a assuré qu'aucune contrainte ni pression n'est exercée sur le jury qu'il préside et que son verdict sera conforme à l'attente du public mais selon des critères artistiques et techniques.