Le secteur public économique est en passe d'être relancé à l'avenir.C'est en ces termes que le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a rassuré les travailleurs des entreprises publiques dans lesquelles il s'est rendu lors d'un périple qui l'a guidé hier dans la wilaya de Tizi Ouzou.Le patron de la Centrale syndicale s'est rendu, en premier, à Electro-Industrie, ex-Enel, et c'est à partir de là que Sidi Saïd, accompagné de Salah Djenouhat et de Abdelkader Malki, tous deux membres du secrétariat national, a expliqué les objectifs assignés à la nouvelle politique prônée par le gouvernement en matière de préservation du tissu économique étatique. D'emblée, le SG de l'UGTA a lancé aux travailleurs que, désormais, il n'y aura plus de cession totale des actifs publics, car, "le gouvernement a décidé de garder 51% du capital de toute entreprise qui sera appelée à être soumise à une opération de privatisation ou de partenariat, que ce soit avec un partenaire national ou étranger". Cependant, à travers sa nouvelle stratégie, le gouvernement, selon Sidi Saïd, ambitionne de consolider le secteur économique public et non pas son extinction."Des entreprises comme l'Enel ou l'Eniem, doivent constituer, à l'avenir, le maillon fort de la politique de développement économique du pays et jouer un des premiers rôles dans la politique de soutien à la croissance économique hors hydrocarbures"."Les entreprises de cette taille, dira encore le SG de l'UGTA, sont parmi les rares entités publiques ayant les capacités de relever les défis, de reprendre leur place sur le marché et de reprendre les emplois".Cette vision va de pair, en tout cas, avec les projections que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a tracées au chapitre de la stratégie de relancer le secteur public économique stratégique dans sa nouvelle stratégie industrielle. A l'Eniem, le premier responsable de la Centrale syndicale adoptera également un discours favorable au maintien de cette entreprise dans le giron du secteur public. Les deux entreprises, faut-il le rappeler, ont fait l'objet d'appels d'offres pour l'ouverture de leur capital mais ils se sont avérés infructueux. La seule proposition qui a été faite pour la reprise de l'Enel s'est avérée très en deçà des objectifs tracés par la SGP ; et pour ce qui est de l'Eniem, les candidats potentiels à sa reprise ont mis en avant des appréhensions quant au fardeau de l'endettement qu'elle traîne comme un boulet depuis le début des années 1990 et qui s'élève actuellement à quelque 15 milliards de dinars.Si ce n'est cette tache noire, le leader national de l'équipement électroménager confirme de plus en plus sa place sur le marché et, mieux encore, commence à se redéployer à l'international, puisqu'une convention vient d'être signée avec un partenaire malien pour l'exportation des produits de l'Eniem vers ce pays. La première opération d'exportation a été faite, d'ailleurs, et elle est d'un volume de 200 000 dollars, a déclaré le directeur de l'entreprise. Le secrétaire général de l'UGTA a visité également l'Enatb (Entreprise nationale d'ameublement et de transformation du bois). Pour les trois entreprises qui emploient plus de 4 000 travailleurs au total, le premier responsable de l'UGTA a promis de défendre leurs dossiers auprès des hautes instances, à l'instar de celui de l'Eniem qui vient d'être déposé au niveau du Trésor pour son assainissement financier. L'ex-Enel et l'Enatb nécessitent des investissements de grande taille pour leur relance.