Initiée par la wilaya, l'opération antimendicité confiée aux bons soins des services de la direction de l'action sociale (DAS), de la Protection civile et de la sûreté de wilaya suit son cours normal et devrait se poursuivre jusqu'à son terme, a indiqué le responsable de cette action auprès de la DAS qui souligne, par ailleurs, la complexité de ce dossier « à défaut d'éradiquer ce fléau dont les tenants et aboutissants dépassent largement le cadre de nos prérogatives. Nos efforts consistent dans un premier temps à mener à bien l'opération de ramassage des mendiants et des SDF, de les identifier et d'opérer un tri sélectif qui nous permettra d'assurer leur prise en charge au cas par cas. » Selon cette même source d'information, l'action entreprise la semaine écoulée s'est soldée par le ramassage de 28 personnes, hommes, femmes et enfants, tous réunis au centre de Diar Errahma de Djebel Ouahch où une partie d'entre eux a été orientée vers leur famille avec l'assurance de percevoir, des services sociaux de la DAS, une allocation forfaitaire de solidarité qui sera versée mensuellement et, à la faveur du Ramadhan, un couffin d'une valeur approximative de 3000 DA. Quand aux personnes qui n'ont plus de famille ou coupées de leurs racines familiales, elles ont été placées au centre de Djebel Ouahch où leur seront assurés le gîte, le couvert et une prise en charge sociomédicale, avec la perspective d'une éventuelle insertion socioprofessionnelle pour les adultes en âge de travailler. « On s'efforcera également, nous révèle notre interlocuteur, d'accueillir dans les meilleures conditions possibles les femmes accompagnées d'un ou plusieurs enfants tout en veillant à ce qu'ils ne soient pas séparés et, ensuite, à assurer à ces derniers une scolarité normale. » Abordant la question d'une autre catégorie de démunis vivant au-dessous du seuil de pauvreté, victimes généralement du chômage et de l'érosion du pouvoir d'achat mais qui se refuse pourtant à user de toute forme de mendicité, il indiquera qu'une opération de médiation et de sensibilisation est initiée en leur faveur, afin de les informer des prestations que la DAS est en mesure de leur offrir. Pour l'anecdote, il faut savoir que ce type de campagne, organisée épisodiquement pour circonscrire les foyers de tension ou autres phénomènes liés à la mendicité et aux sans-abris réserve quelquefois à ses promoteurs de drôles de surprises, à l'exemple de ce « mendiant » de 80 ans issu d'une famille constantinoise loin d'être dans le besoin et qui était, de surcroît, en possession d'une somme de dix millions de centimes. Est-ce l'exception qui confirme la règle ou bien serait-ce le bon filon qui semble attirer de plus en plus d'adeptes et qui serait, dans certains cas, le fait de réseaux mafieux qui n'hésitent pas, semble-t-il, à utiliser des enfants pour parvenir à leurs fins ? L'identification d'autres faux mendiants originaires, pour la plupart, des localités et wilayas limitrophes corrobore cette amère réalité qui ne doit pourtant, en aucune manière, occulter le fait qu'une large frange de notre société souffre d'un déficit en matière d'alimentation, de santé, de logement et d'éducation. Et de ce point de vue, tous les indicateurs laissent à penser que la lutte menée contre la pauvreté est loin d'être gagnée. Et c'est peu dire.